Dans leur atelier de la rue des Augustins, Benoît Boulier, Sébastien Eude et Caroline Boutrois ressemblent à trois géants. De leurs doigts naissent des immeubles imposants ou des ponts. Travailleurs de l’ombre intervenant entre les architectes et les entreprises en bâtiment, ils sont les premiers à donner vie aux grands projets d’urbanisme.
Folie de jeunesse
Dans les années 1980, il a fallu une bonne dose d’audace à Benoît Boulier pour se lancer. “J’avais 25 ans et c’était ma passion depuis l’enfance. Je travaillais dans les pièces détachées pour automobile et ça m’ennuyait, se souvient-il. Un jour, j’ai tenté ma chance et j’ai envoyé une centaine de courriers à des architectes en proposant mes services. J’ai reçu deux commandes !”
Parmi elles, la présentation du projet du boulevard de l’Europe. Un travail de titan pour un novice un peu naïf. “J’étais fou. Je devais travailler la nuit”. Sans matériel, incapable de déchiffrer un plan d’architecte et habitué aux maquettes de loisirs, ses premiers pas furent “catastrophiques”. “Un de mes clients m’a laissé une deuxième chance avec un projet d’hôtel au Havre. J’ai tout donné, la maquette lui a beaucoup plu et j’ai démissionné de mon travail pour créer un atelier, rue Percière”.
Depuis, son savoir-faire est une référence. Son palmarès en dit long : Zénith de Rouen, ponts de Normandie, Flaubert ou Tancarville, à l’occasion du 50e anniversaire de l’ouvrage. Associé en 1998 à Sébastien Eude, l’atelier n’a cessé de se développer, même si la crise de 2008 a fait fondre les effectifs de moitié. La maquette résiste. “La modélisation en 3D se développe, mais les architectes reviennent toujours à la maquette en dur, le meilleur moyen de découvrir un projet dans ses volumes exacts”, conclut Benoît Boulier.
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