"Je suis ici pour assumer les faits que j'ai commis", a déclaré à l'ouverture de son procès une infirmière de 29 ans, jugée depuis mardi 30 janvier devant la cour d'assises de Seine-Maritime, à Rouen. Cette professionnelle est jugée pour avoir poignardé mortellement son petit ami après une relation sexuelle en 2021, dans son appartement du Havre. "Je ne suis pas sûre d'avoir la réponse sur la préméditation", a-t-elle ajouté en ce premier jour d'audience, relate l'Agence France Presse.
Les faits pour lesquels elle est jugée remontent au 17 juin 2021, dans son appartement du Havre. La jeune femme appelle la police et indique avoir poignardé son ami. Elle est retrouvée dans son appartement, couverte de sang. La victime, un homme âgé de 25 ans, se tient nue, allongée sur le dos dans une mare de sang, à l'entrée de la chambre à coucher. Son corps froid présente une plaie de trois centimètres à la base du cou. Des cordelettes sont retrouvées autour du lit et une dague ensanglantée sur le matelas.
Des relations sadomasochistes
En garde à vue, l'accusée reconnaît rapidement avoir poignardé son compagnon après un rapport sexuel. Même si le couple entretient une relation libre, elle dit avoir agi par jalousie, après avoir découvert sur l'ordinateur de la victime une conversation entre lui et une autre femme. L'accusée avoue par ailleurs avoir déjà envisagé et scénarisé sa propre mort, comme celle de la victime. L'enquête a établi que le couple pratiquait des relations sadomasochistes et usait de violence et d'armes de type couteau. L'infirmière, au casier judiciaire vierge, témoigne également s'être sentie délaissée au moment d'un avortement deux semaines avant les faits, aucun des deux membres du couple ne souhaitant un enfant. Les auditions des proches révèlent par ailleurs une relation toxique, qui s'est intensifiée en 2020 après une première rencontre en 2014.
Pour Maître Isabelle Missoty, avocate des parties civiles, "un certain nombre d'éléments objectifs plaident pour la préméditation : avoir préparé la scène de crime et annoncé en amont à des amis sa volonté de le tuer". Pour Maître Ghislain Fay, avocat de l'accusée, il y a au contraire "un doute sur la préméditation, elle envisageait de mourir elle-même".
Le verdict est attendu en fin de semaine.
Avec AFP
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