"Rond-point de la malbouffe et des prix déloyaux" : c'est le lieu de rendez-vous symbolique que s'étaient fixé les militants de la Confédération paysanne de Seine-Maritime, lundi 29 janvier. Un giratoire situé à l'entrée de la zone commerciale de Sainte-Marie-des-Champs, en périphérie d'Yvetot. A quelques pas se trouvent plusieurs enseignes bien connues comme Burger King, Intermarché, Grand Frais ou à quelques encablures de là, E.Leclerc. Tracteurs et bottes de paille ont empêché les automobilistes d'accéder au rond-point de midi à 16 heures.
Des prix plus justes
"Nous avons rebaptisé ce rond-point ainsi car tout autour, il y a la grande distribution qui casse les prix au maximum et propose des produits importés", précise Nicolas Bettencourt, co-porte-parole de ce syndicat défenseur de l'agroécologie. Eleveur de chevaux près de Barentin, il possède aussi cinquante hectares en bio de ce que l'on appelle des grandes cultures (céréales, betteraves…). "Les prix en bio se sont effondrés, il n'y a que des aides à la conversion mais plus d'aides au maintien. Ce que l'on veut vraiment, ce sont des prix rémunérateurs", poursuit-il.
Nouvelle semaine d'actions pour les #AgriculteursEnColere. A #Yvetot, la @ConfPaysanne s'empare du rond-point de Burger King et Grand Frais, rebaptisé "Rond-point de la malbouffe et des prix déloyaux" pic.twitter.com/WsyWwbwfiD
— Tendance Ouest 76 (@Tendanceouest76) January 29, 2024
Solidaire du mouvement de colère qui se fait entendre ces derniers jours, la Confédération paysanne entend mettre en lumière certaines différences. "Certains réclament moins de normes environnementales. Pour nous, les normes ne seraient pas un problème si on avait des conditions de rémunération correctes pour que l'on puisse s'engager dans la transition écologique", pointe Mathieu Grenier, également co-porte-parole. Les agriculteurs demandent aussi la fin des traités de libre-échange pour être "protégés des importations qui ne respectent pas les mêmes règles" qu'en France.
Pour les éleveurs et producteurs présents, rejoints par quelques consommateurs engagés, ces quatre heures de blocage ont aussi été l'occasion d'échanger sur leurs difficultés. "C'est atypique, ce qui se passe aujourd'hui. Il faut continuer à se mobiliser car malheureusement, quand on n'est pas visibles, on ne nous écoute pas", regrette Mathieu Grenier.
La grande distribution sera aussi visée cette semaine par les syndicats majoritaires FDSEA et Jeunes Agriculteurs, avec des opérations de contrôle des origines des produits vendus.
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