La ligne a été clairement tracée par Nicolas Mayer-Rossignol en début d'année. Le président de la Métropole Rouen Normandie souhaite une extension de la gratuité des transports en commun, en plus du samedi donc, et la mise en place d'une tarification solidaire dans les transports "dès 2024 si possible et d'ici la fin du mandat au plus tard". Plusieurs scénarios sont en ce moment à l'étude dans le cadre d'un groupe de travail avec des élus de tous les groupes de la Métropole Rouen Normandie, sous la houlette de Cyrille Moreau, le vice-président en charge des transports. Il rappelle d'ailleurs la ligne directrice : "L'objectif, c'est 50% de déplacements collectifs en plus d'ici 2035, et le doublement d'ici 2050."
La gratuité totale ?
"On demande aux gens de changer leur façon de faire, il faut donc que ce soit simple", explique Cyrille Moreau pour justifier l'intérêt de la gratuité. Mais la gratuité totale n'est pas à l'ordre du jour. Car elle est trop coûteuse. "Faire la gratuité du jour au lendemain avec un renforcement de l'offre, ça nous coûterait plus que ce qu'il reste en épargne nette au budget de la Métropole", affirme Cyrille Moreau.
Etendre la gratuité
Cinq scénarios sont à l'étude pour l'élargissement de la gratuité. Le nombre de personnes concernées, les impacts possibles sur la fréquentation et le coût sont en cours d'évaluation pour chacun. L'une des hypothèses est d'étendre la gratuité au dimanche. Les autres hypothèses concernent la gratuité pour certaines catégories d'âges, les -12 ans, -18 ans, -26 ans ou +65 ans. "On peut retenir un, deux, trois, quatre ou cinq de ces scénarios mais cinq je n'y crois pas, ce serait trop coûteux."
Une tarification solidaire
La démarche est menée en parallèle des hypothèses de gratuité. La tarification des transports en commun se fera en fonction du quotient familial, pour venir en aide aux usagers les plus modestes. Les arbitrages restent à prendre. Avec la prise en compte du revenu, certains continueront à payer plein tarif, quand certains passeront à -50%, -75% ou à de la gratuité. "On aura quatre ou cinq catégories, nous devons construire les strates", détaille l'élu.
Le calendrier
"L'idéal serait de tout faire en même temps", insiste Cyrille Moreau, c'est-à-dire à la fois une extension de la gratuité et la mise en place de la tarification solidaire. Cela interviendra dès septembre 2024 ou septembre 2025. Les décisions sur les tarifs des transports sont votées en conseil métropolitain au mois de juin.
Développer l'offre
Au-delà des questions des tarifications, Cyrille Moreau insiste aussi sur le renforcement de l'offre : "Vous ne pouvez pas faire de gratuité sans renforcement d'offre, sinon vous vous plantez !" Dans les faits, à l'horizon 2027-2028, de nouvelles lignes pourraient voir le jour, certaines lignes classiques pourraient être transformées en lignes Fast ou certaines lignes Fast en Teor. A plus long terme, il y aura "sûrement de nouvelles lignes de tramway et des RER métropolitains, en accord avec la Région", poursuit l'élu.
A court terme, l'offre doit aussi être renforcée avec des fréquences améliorées et des amplitudes horaires plus importantes sur certaines lignes.
Une gratuité partielle le samedi qui a fait ses preuves
Dans l'agglomération de Rouen, la gratuité des transports a déjà été mise en place le samedi ou lors d'événements particuliers.
La mesure a été mise en place dès septembre 2020. Dans la Métropole de Rouen, l'ensemble des transports en commun sont gratuits le samedi dans toutes les communes. Depuis, cette gratuité a été étendue aux soirs de matchs à Diochon ou aux journées de pic de pollution. "Ça fonctionne bien, on a 10% d'usagers supplémentaires le samedi, qui correspond aussi à l'accroissement de capacité que l'on a mis, explique Cyrille Moreau, vice-président de la Métropole en charge des transports. Sur 100 usagers, 15 sont des néo-usagers." Des automobilistes se sont donc convertis aux transports en commun grâce à la mesure, qui présente aussi quelques effets d'aubaine. "Des piétons ou des cyclistes se sont aussi tournés vers le bus, ce qui est moins bien." Les enquêtes qualitatives ont montré que cette gratuité a favorisé l'usage des transports en commun pour les familles. "Ces gens découvrent le service et, peut-être, vont basculer sur une alternative à la voiture." La gratuité le samedi coûte 2,1 millions d'euros par an à la Métropole.
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