Entre le travail dans les mines de Cévennes du papa et la jeunesse plus insouciante de l'auteur, c'est l'histoire collective de l'immigration qu'Abdelwaheb Sefsaf raconte dans le spectacle Ulysse de Taourirt.
Pourquoi ce titre ?
"Mon père, comme Ulysse, a entamé un long voyage. Il a échappé deux fois à la mort. Il a dû abandonner sa Pénélope. Mon père a été mon héros. Alors qu'il était sur le déclin, j'ai beaucoup interrogé mon père sur son histoire. Auparavant, il nous racontait peu, il y avait beaucoup de pudeur pour cette génération. J'ai découvert qu'il a vécu de près les drames décrits dans les chroniques algériennes de Camus : le typhus, la famine et l'épidémie de sauterelles en Kabylie. Et il m'a raconté également comment, plus tard, l'accident de la mine a bien failli lui coûter la vie."
Comment racontez-vous cette histoire ?
"Après Si loin si proche dans lequel j'évoquais le retour de la famille en Algérie dans les années 70 et dont le personnage principal était ma mère, j'ai voulu dans ce deuxième volet faire un parallèle entre la jeunesse de mon père et la mienne. Mon père triche sur son âge pour pouvoir venir travailler en France, il est de ceux qui ont participé à la reconstruction de la France dévastée d'après-guerre. Le récit alterne avec son histoire et la mienne, jusqu'à ce que les deux récits se croisent lorsque, au moment du service militaire, j'ai eu à faire un choix décisif entre les deux pays."
Quel est le rôle de la musique ?
"C'est une musique hybride et originale qui nous permet de nous replonger dans l'époque du récit. C'est un élément du décor. Sur scène, les comédiens sont aussi musiciens et chanteurs. On utilise des instruments traditionnels comme le Oud, la Derbouka ou le Bendir, mais aussi des instruments occidentaux modernes. La majorité des chansons est chantée en Kabyle mais l'essentiel est de se laisser porter par la musicalité. La partition accompagne le récit et participe à la catharsis."
Pratique. Ulysse de Taourirt, le vendredi 19 à 20 heures et le samedi 20 janvier à 18 heures. Théâtre de la Foudre au Petit-Quevilly. Tarifs : de 1 à 15€. cdn-normandierouen.fr
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