Petite, Géraldine Lefebvre habitait dans la rue Claude-Monet. Un joli clin d'œil qu'aime à rappeler celle qui a pris les rênes du Musée d'art moderne André Malraux (MuMa) du Havre, le mercredi 3 janvier. Candidater à ce poste a été "une évidence", en raison de son attachement à la ville du Havre et aux collections du musée, où elle débuta sa carrière puis fut directrice adjointe d'Annette Haudiquet, de 2004 à 2015.
Géraldine Lefebvre est aussi sensible à l'histoire culturelle havraise, elle qui consacra sa thèse au Cercle de l'art moderne du Havre, constitué au début du XXe siècle. "A l'époque, Le Havre est une place des modernités culturelles et artistiques, aux côtés de Paris et Bruxelles. Sur les cimaises sont exposés tous les grands artistes fauves et impressionnistes : Matisse, Vlaminck, Derain, Monet, Pissarro, etc." La ville est aussi, à l'époque, une place forte des collectionneurs d'art.
Ecrire l'avenir du MuMa
Une famille de collectionneurs, celle d'Hélène Senn-Foulds, sera particulièrement mise en valeur, à l'hiver 2024, vingt ans après la donation de 205 œuvres au musée havrais. "Elle est le plus gros mécène du MuMa !, rappelle Géraldine Lefebvre. Nous présenterons des œuvres issues de la collection initiale de son grand-père, Olivier Senn, mais aussi de son père Edouard et de sa propre collection d'art contemporain."
La mission de la nouvelle directrice sera aussi d'imaginer le MuMa du XXIe siècle, à travers la rédaction du projet culturel et scientifique du musée. Collections, médiation culturelle, expositions, bâtiment… Il s'agit de brosser un ensemble de sujets pour donner un nouveau souffle à cette locomotive culturelle qui a accueilli 110 000 visiteurs en 2023, dont 17% d'étrangers.
Elle a participé à dater Impression soleil levant !
Parmi les nombreux travaux de recherche menés par la nouvelle directrice, l'un fut particulièrement symbolique : dater et situer précisément le lieu et le moment où Claude Monet s'installa, au Havre, pour peindre Impression soleil levant, chef d'œuvre de l'impressionnisme. En 2014, Géraldine Lefebvre intègre l'équipe scientifique pluridisciplinaire constituée par le musée Marmottan de Paris pour répondre à cette question, composée de géographes, d'archivistes, d'ingénieurs portuaires ou encore d'un astrophysicien. La couche picturale de l'œuvre a été étudiée précisément, les relevés des marées et météorologiques de l'époque ont aussi permis d'arriver à une date précise : le 13 novembre 1872 à 7h35.
Géraldine Lefebvre : comment on a daté Impression soleil levant ?
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