Dans votre dernier essai, vous essayez de comprendre pourquoi la France est en “dépression”. Quelle est votre analyse ?
“Depuis la fin du XIXe siècle, la France oscille entre tonus et phases dépressives. Après les Trente Glorieuses, dans les années 1980, elle s’est mise à douter. Selon moi, cette phase dépressive, dans laquelle nous nous trouvons toujours, trouve ses causes profondes dans le rapport à l’éducation. L’école ne remplit plus sa fonction de socialisation et de diffusion du savoir et de la citoyenneté. Elle patine depuis les années 1990, les enquêtes internationales le montrent.”
Comment devraient agir les dirigeants politiques pour redonner confiance aux Français ?
“En réaffirmant le socle de la cohésion sociale : éducation, justice et solidarité ! Nicolas Sarkozy a déçu après 2007 et s’est contenté d’une politique de mesurettes. Il faut redonner la priorité à la jeunesse”.
Ce désarroi de la population existe-t-il aussi vis-à-vis des élus locaux ?
“Oui, mais il n’est pas autant puissant. Les élus locaux ont dans leurs mains un pouvoir limité, mais aux actions très visibles. S’ils mettent en valeur leur territoire, leur ville, ils peuvent créer les conditions d’un nouvel élan. Il faut se concentrer absolument sur ce point, car les villes, comme Rouen, sont en compétition. L’élu local qui ne se consacre pas pleinement à la valorisation de sa ville manque pleinement à sa tâche. C’est exaltant et difficile”.
L’équipe municipale actuelle arrive à mi-mandat. Comment jugez-vous ces trois ans de pouvoir à la tête de Rouen ?
“Jusqu’à présent, je me suis refusé d’intervenir, préférant rester silencieux après ma défaite, en 2008. Il fallait laisser sa chance à la nouvelle équipe. Aujourd’hui, le grief principal que je lui fais est qu’elle n’a pas assez pris conscience de l’importance du besoin de dynamiser l’image de Rouen. Je ne vois pas l’ambition dans sa politique. Je ne vois pas non plus l’ambition dans les rapports qu’elle entretient avec la communauté d’agglomération. La Ville ne peut pas être à la remorque de la Crea, ni s’inscrire dans une rivalité”.
Pensez-vous vous réengager en politique ?
“Actuellement, je ne suis nulle part politiquement. Mais si je trouve une femme ou un homme politique me donnant envie de m’engager à nouveau, je le ferais. Au niveau national, je pourrais m’engager pour trois personnalités : François Bayrou, que j’ai soutenu en 2007, Martine Aubry, si elle arrive à sortir des alliances qui la rendent prisonnière, et, surtout François Hollande, sûrement le plus sérieux de tous”.
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