Il est des histoires qui bouleversent. Celle de Marie-José Bernanose en est une. Chef d’entreprise reconnue au Trait, près de Rouen, où elle dirige la société GVG, spécialisée en mousses et tapis de sports, cette femme de 64 ans a pris la plume pour livrer ses souvenirs d’enfance, elle, la fille de déporté. Dans ce livre, “Si j’avais su, j’aurais pas entendu”, elle ouvre ainsi le couvercle de sa boîte à secrets, ceux d’une petite fille privée d’un père, mort des suites de sa déportation pendant la guerre.
Tabou familial
Sa famille, engagée dans la Résistance, fut lourdement endeuillée par cette guerre : un grand-père mort en camp d’extermination, un oncle fusillé à l’âge de 20 ans, une grand-mère survivante de l’enfer des camps et, enfin, un père revenu de Dachau avec le typhus et décédé peu après. Marie-José Bernanose avait 3 ans.
“Mon enfance s’est déroulée en intimité avec la mort et la torture”, raconte-t-elle. “Ces sujets étaient tabou. J’ai dû mener un jeu de piste pour comprendre ce qui s’était passé”. Un jour - elle le raconte dans son livre -, sa maîtresse d’école lui demande de lire un passage du livre d’histoire. Il évoque les camps d’extermination. Debout face à la classe, la jeune Marie-José voit alors pour la première fois le visage des déportés et l’image de son père. “Cela me fait si mal de savoir que lui, si beau, a été torturé là-bas”.
Son témoignage, rare et simple, ébranle. Ce livre, publié cette année, n’est qu’une nouvelle étape dans sa démarche de témoignage. Depuis cinq ans, Marie-José Bernanose raconte son histoire à des écoliers. “Je leur dis tout. Ils me voient en pleurs. J’ai reçu des centaines de cartes de remerciements”. Un bel hommage aux victimes des camps et à ces résistants déportés, “un peu oubliés par l’histoire”.
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