Un parc ostréicole de six hectares et du jour au lendemain, plus rien. Depuis le vendredi 29 décembre, des huîtres de Normandie sont interdites à la vente en raison d'un virus qui serait responsable d'intoxications alimentaires. Cela concerne les coquillages des secteurs de Grandcamp-Maisy et Géfosse-Fontenay dans le Calvados ainsi que de Saint-Vaast-la-Hougue dans la Manche.
"C'est le travail d'une année qui tombe à l'eau"
Pour Anne-Laure Taillepied, membre de la société Taillepied à Grandcamp-Maisy, c'est un terrible coup dur. "C'est le travail d'une année qui tombe à l'eau. C'est la période qu'il ne faut pas louper. Certains ne consomment des huîtres qu'au moment des fêtes". Chaque année, l'entreprise familiale vend entre 160 et 180 tonnes d'huîtres en paniers auxquelles s'ajoute la vente en gros. La période des fêtes représente 30 % du chiffre d'affaires de la société référente dans le domaine depuis 1960.
Par principe de précaution, l'expédition d'environ six tonnes d'huîtres prévue pour la fête de la Saint-Sylvestre a été stoppée dès l'annonce de l'interdiction. "On s'est arrêtés sèchement sur nos ventes du nouvel an", précise Anne-Laure Taillepied.
"Faire pour tout défaire"
Il a fallu passer treize heures au téléphone le week-end dernier pour prévenir l'ensemble de sa clientèle. Et aussi, de s'activer à effectuer les retours des lots achetés, pour environ 150 000 euros de pertes. "On a embauché cinq personnes supplémentaires pour les conditionner. Ils vont être payés mais cela n'a servi à rien. Désormais, il faut que l'on fasse le processus inverse pour remettre les huîtres à l'eau, poursuit-elle, désabusée. Les frais de transport pour le retour sont aussi à notre charge. C'est faire pour tout défaire". Sans compter l'image renvoyée aux clients qui l'inquiète profondément. "Les consommateurs vont devenir réticents et vont avoir peur de consommer des huîtres normandes".
La réaction d'Anne-Laure Taillepied
De son côté, la Région Normandie a tenu à apporter son soutien aux ostréiculteurs normands qui représentent 25 % de la production française. Hervé Morin, le président de Région, a saisi les ministres concernés pour que l'Etat prenne en main des mesures d'indemnisation. "J'attends notamment d'Hervé Berville, Secrétaire d'Etat chargé de la Mer, des réponses rapides, claires et précises sur les demandes des ostréiculteurs" a-t-il déclaré.
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