Les versets du Coran résonnent dans le temple protestant du Havre, mardi 19 décembre, quelques minutes après les Psaumes de David et juste avant les Béatitudes. Alors que la guerre fait rage au Proche-Orient, un temps interreligieux était organisé, à l'initiative des responsables des différentes communautés havraises.
Au Havre, les religions côte à côte
"Dans les grands moments d'actualité, on essaie de faire entendre notre voix et de partager le message autour duquel toutes les religions concordent : un message de paix, d'amour, de fraternité, détaille Youssef Cherraj, imam de l'Association des musulmans du Havre. Nous disons non à la violence, non à l'indifférence. Il n'y a pas de fractures, la nature de nos religions n'appelle pas cela."
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"La paix n'est pas superficielle"
"Les valeurs que nous prônons ce soir, c'est à vous de les transmettre, a lancé Victor Elgressy, président de la communauté juive du Havre, à l'adresse des jeunes présents parmi les fidèles. La paix ne pourra venir que quand chacun de nous comprendra, répétera et transmettra que l'autre, c'est moi." C'est autour de "la fraternité universelle" prônée par l'Evangile que Monseigneur Brunin, évêque du Havre, a orienté sa prise de parole, fustigeant ceux qui "s'emparent de Dieu pour en faire le porte-drapeau de leur intolérance, de leur racisme, de leur rejet des autres". La conclusion est revenue à l'hôte du jour, le pasteur Xavier Langlois : "La paix n'est pas superficielle, quand on se tient face à face et que l'on partage, cette paix est réelle."
Les fidèles sont venus nombreux participer à ce temps de recueillement interreligieux.
Loi immigration : la colère de Mgr Brunin
La guerre au Proche-Orient et les souffrances qu'elle engendre dans le monde et en France ont conduit à initier cette prise de parole commune. Monseigneur Jean-Luc Brunin a aussi dénoncé, en marge de ce temps de prière, le climat tendu qui règne à l'occasion des débats sur le projet de loi immigration. "On est dans l'hystérisation complète et on monte les gens les uns contre les autres, c'est aberrant", déplore l'évêque du Havre, qui fut membre du conseil pontifical pour les migrants à Rome, pendant dix ans. "On en fait une question politicienne alors que c'est une question qui concerne l'avenir de notre société. Les mouvements migratoires sont devant nous, pas derrière. Que fait-on, on construit un mur autour de la France ? Pour moi, ce n'est pas ce que dit l'Evangile."
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