Du lundi 11 au vendredi 15 décembre, la cour d'assises de la Manche jugeait en appel trois jeunes hommes accusés du meurtre de Théo Perrelle. Le jeune homme est mort en mai 2019 à Hérouville-Saint-Clair. Le principal accusé, et reconnu coupable de meurtre, était défendu par un avocat parisien. Ce dernier n'a pas manqué de se faire remarquer… mais ne laissera probablement pas un grand souvenir à tous ceux qui l'ont côtoyé ce jour-là.
Un avocat parisien dans la "France profonde"
Le "ténor" du barreau de Paris a commencé sa plaidoirie, le vendredi 15 décembre, en admettant qu'il ne venait pas souvent dans la Manche, ni à Coutances, ni même, finalement, dans la "France profonde". Echanges de regards dans la salle… Pas sûr que les présents aient apprécié le choix des mots.
Le maître a ensuite annoncé aux jurés et à tous les présents qu'il allait leur prendre deux heures. Pour une plaidoirie, c'est long. Au final, le baveux- surnom, un brin péjoratif, des avocats particulièrement bavards – a offert un peu de rab, plaidant pendant 2h30. A la fin, ni les autres avocats, ni l'avocat général, ni même les jurés ne semblaient écouter. Dans le banc réservé à la presse, la prise de notes s'est peu à peu tarie.
Une succession de clichés
2h30, si la plaidoirie est de haut vol, pourquoi pas. Notre avocat venu de la capitale en était loin. Il a coché tous les stéréotypes : voix un peu tremblante, refus de prendre le dossier pour finalement le prendre pour la démocratie et la liberté de la défense, les citations d'auteurs, les effets de manche, la main dans les cheveux, traits d'humour…
Que dire de ses digressions permanentes ? Son petit conseil de série à regarder sur les plateformes de vidéo à la demande n'a pas vraiment paru aiguiller le jury dans sa décision, ni les mentions répétées aux hauts faits de sa carrière, ni, encore, l'histoire d'un de ses clients arrivé en prison en costume et reparti en slip, "EN SLIP !", comme il a tenu à le répéter haut et fort, au cas où certains ne l'aient pas entendu. Ni, enfin, le fait de dire plusieurs fois de son client qu'il est "débile".
Introuvable, le ténor était au bar
Quand notre ténor a terminé de parler, le jury s'est retiré pour délibérer. Heure du verdict : 20h. A ce moment-là, un avocat manque à l'appel. La Manche et Paris ne doivent pas avoir le même fuseau horaire. Il n'a pas laissé son numéro au greffe. Personne n'arrive à le joindre. D'autres avocats l'ont vu avec la famille de son client à La Taverne du Parvis, brasserie bien connue de Coutances.
Nous voici donc dans la salle des assises avec un policier qui téléphone au bar pour demander au patron de dire à son client de bien vouloir rappliquer vite au tribunal. Lunaire. On espère qu'il gardera un bon souvenir de son passage à Coutances et dans cette "France profonde" qu'il a semblé prendre de haut. L'inverse n'est pas vrai.
Envie d'afficher votre publicité ?
Contactez-nousEnvie d'afficher votre publicité ?
Contactez-nous
L'espace des commentaires est ouvert aux inscrits.
Connectez-vous ou créez un compte pour pouvoir commenter cet article.