"Triste banalité, c'est bête à en pleurer. Et pourtant depuis ce jour-là, c'est plus facile d'écrire, c'est plus beau de chanter les choses que je n'avoue pas", chante-t-elle dans Mots justes, avant-dernière chanson de son album Nonante-cinq. Le timbre de voix plus bas, quelques notes au piano, Angèle s'installe pour dévoiler une balade contemplative sur la complexité du consentement au sein du couple.
Dans cette chanson, Angèle évoque un sujet délicat, trop peu abordé : mettre des mots sur des traumatismes en l'occurrence, une agression. Elle tente alors de trouver les bons mots pour s'en sortir, et surmonter la peur d'en parler en tant que victime. Selon elle, la responsabilité d'une agression est trop souvent reportée sur les victimes : "Ce qui reste pour lui, juste un vague souvenir demeure tout autre chose pour moi, si je pense à la nuit, à lui et son sourire, j'croyais qu'c'était d'ma faute à moi", écrit-elle alors.
Dans une interview, Angèle revient sur la manière dont cette chanson a fait écho avec le public : "Il y a eu un moment suspendu. Il s'est passé quelque chose de très fort. Dans le public, des femmes en face de moi étaient en pleurs. Comme si cela guérissait des blessures de pouvoir à un moment le partager ensemble". La preuve qu'au travers de ce titre, Angèle touche en plein cœur et libère enfin les paroles que trop de femmes gardaient enfouies.
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