"J'ai besoin de tout le monde", a assuré vendredi 15 décembre le ministre de l'Agriculture, Marc Fesneau. "J'ai besoin de maraîchers, y compris sur de petites surfaces, j'ai besoin d'éleveurs laitiers, j'ai besoin de gens qui s'installent en grandes cultures pour assurer notre souveraineté en céréales", a-t-il lancé face aux étudiants du lycée agricole d'Yvetot.
Deux défis urgents
A cette occasion, le ministre a dévoilé les principaux éléments du pacte, résultat d'une consultation lancée fin 2022, qui se déclinera en un "projet de loi d'orientation et d'avenir" pour l'agriculture. Ainsi la souveraineté alimentaire est le point primordial du pacte. "Il nous faut aujourd'hui relever deux défis urgents : le défi démographique et le défi climatique", assure-t-il. Entre un tiers et la moitié des agriculteurs vont partir à la retraite d'ici 10 ans, dans le même temps, ils doivent continuer à produire en quantité et en qualité suffisantes sous les nouvelles contraintes climatiques tout en participant aux transitions écologiques.
Marc Fesneau assure alors que les futurs agriculteurs seront aidés et que le gouvernement sera "là pour garantir les emprunts, pour porter le foncier, pour financer des transitions, pour réfléchir sur la question de la biodiversité". Pour bien comprendre les enjeux, Marc Fesneau soutient fermement qu'"il faut qu'on prenne conscience que la souveraineté (alimentaire), c'est la liberté".
Un fonds de garantie pour faciliter l'octroi de prêts
Pour faciliter ces démarches d'installation, le Pacte conçu par le ministère prévoit notamment la création de France Services Agriculture, une structure devant servir de guichet unique pour accéder aux divers services de conseil et de formation. Il inclut également le déploiement dès 2024 d'un fonds de garantie devant faciliter l'octroi de deux milliards d'euros de prêts, déjà annoncé. Les agriculteurs partant à la retraite seront aussi incités, via des outils fiscaux, à transmettre leur exploitation à un repreneur plutôt qu'à un collègue souhaitant s'agrandir.
Le gouvernement souhaite également faciliter des projets de bâtiments d'élevage ou de stockage de l'eau en accélérant le traitement des éventuels contentieux. L'axe prévoit aussi un fonds de 180 millions d'euros en 2024 puis 200 millions en 2025 et 2026 pour accompagner la restructuration d'une filière devant se transformer face au changement climatique.
Le ministre a terminé son déplacement par une visite dans l'après-midi à Martainville-Epreville, sur l'exploitation de Clément Lamotte, pour illustrer la problématique de transmission. Ce dernier, non issu du milieu agricole, cultive aujourd'hui 150 hectares de blé, orge et colza. Il a mis en avant les difficultés auxquelles il avait été confronté lors de son installation.
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