Dans le territoire de la communauté d’agglomération (Crea), ce sont ainsi 38 classes, dans 36 écoles maternelles et élémentaires différentes, qui seront supprimées. Les villes concernées : Bois-Guillaume, Duclair, Le Trait, Yainville, Canteleu, Bonsecours, Belbeuf, Saint-Jacques-sur-Darnétal, Boos, Elbeuf, Saint-Pierre-lès-Elbeuf, Saint-Aubin-lès-Elbeuf (2), La Londe, Cléon (2), Petit-Couronne, Grand-Couronne, Déville-lès-Rouen (3), Notre-Dame-de-Bondeville, Maromme, Rouen (4), Mont-Saint-Aignan, Amfreville-la-Mivoie, Bihorel (2), Saint-Martin-du-Vivier, Sotteville, Petit-Quevilly (2), Saint-Etienne-du-Rouvray (2) et Oissel.
Vendredi 8 avril, des centaines d’enseignants, d’élus et de parents d’élèves, accompagnés d’une cohorte d’enfants, s’étaient donné rendez-vous au pied de l’Inspection académique, où s’était tenu le comité technique paritaire départemental (CTPD), avant-dernière séance de “négociations” entre l’inspecteur d’académie, les élus et les syndicats enseignants. A-t-il été influencé par les manifestations sous sa fenêtre ? Quoi qu’il en soit, l’inspecteur d’académie a lâché du lest pour calmer les foules : dix fermetures de classes ont été annulées et trois ouvertures annoncées.
Trois jours plus tard, lundi 11 avril, lors du Comité départemental de l’éducation nationale (CDEN), ultime réunion durant laquelle la carte scolaire est entérinée, l’Inspecteur a conclu l’affaire après avoir annulé trois fermetures supplémentaires (deux à Dieppe et une à Grand-Quevilly). Pour autant, ces gestes n’auront pas suffi à calmer la colère d’enseignants, parents d’élèves et élus fustigeant “la logique purement comptable du gouvernement et de l’inspection académique”. Cette dernière a fixé à 26 le nouveau seuil d’effectif à atteindre par classe. Conséquences ? Des classes plus chargées, et “un enseignement dégradé”, selon les manifestants.
“Une classe fermera chez nous, alors que nous sommes en zone d’éducation prioritaire, où, sur les 170 élèves accueillis, 153 n’ont pas le français comme langue maternelle, se désolait ainsi Sylvie Desmarest, directrice de l’école élémentaire Wallon, à Saint-Etienne-du-Rouvray. On n’a pas pris en compte dans nos évolutions d’effectifs le fait que nous devrions regagner des élèves dès 2012. En plus, l’année prochaine, en passant de 11 à 10 classes, je disposerais de moins de temps pour assurer mon rôle de directrice, comme le veut la règle”.
Dans le cortège des manifestants, beaucoup livraient le même constat : “Jamais nous n’avons vu une carte scolaire aussi dure”. Déjà, tous font pression pour que de nouvelles négociations s’ouvrent en juin. L’inspecteur d’académie acceptera-t-il ?
Thomas Blachère
Repères
- Ferry. La fermeture d’une classe à l’école Jules Ferry, à Rouen, a finalement été annulée. Chaque année, l’établissement accueille des enfants de forains pendant trois mois.
- Collèges. Le second degré subit aussi les restrictions. Dans les collèges de l’agglomération, 39 postes seront supprimés (contre 12 créés) à la rentrée 2011-2012.
- Lycées. Les lycées du département se voient retirer 90 postes, incluant le non-remplacement des enseignants partant à la retraite. Les lycées techniques sont les plus touchés.
- Réaction. “On a assisté à un dialogue de sourds”, a jugé Christine Argelès, maire-adjointe de Rouen en charge des écoles . “Nous demandons un comité technique paritaire en juin”.
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