Canteleu, comme Bois-Guillaume, Mesnil-Esnard et La Vaupalière, pourrait accueillir la future prison qui remplacera l’actuelle en 2015. Ce que vous refusez catégoriquement. Pourquoi ?
“Quand, fin janvier 2011, j’ai reçu un coup de téléphone du Préfet m’annonçant la nouvelle, je suis tombé de l’armoire. Je m’attendais à tout sauf à cela. Le lieu choisi est un terrain non-constructible au regard de notre Plan local d’urbanisme (PLU). de plus, il se situe en lisière d’une forêt classée, non loin d’un parc animalier très fréquenté, mais aussi du centre Idefhi accueillant des enfants en souffrance. Et une partie du terrain se trouve sur une zone Seveso (présence d’un risque industriel majeur). Pour couronner le tout, les services de l’Etat ont omis d’indiquer sur leurs cartes les nouveaux lotissements qui ont vu le jour juste à côté.”
Vous estimez qu’une prison à Canteleu porterait atteinte à l’image de votre ville…
“Depuis des années, mon équipe municipale et les précédentes ont travaillé dur pour changer l’image de Canteleu, qui compte 63 % de logements sociaux. Nous essayons d’en faire une ville comme les autres en améliorant l’habitat et en misant sur les économies d’énergie. Une prison, ce serait comme une météorite s’écrasant sur la ville. Cela risquerait de stigmatiser Canteleu une nouvelle fois et mettre à plat tout le travail accompli”.
Après avoir d’abord sélectionné dix sites, les services de l’Etat n’en retiennent désormais que quatre… dont Canteleu, et malgré tous vos arguments.
“Oui, et je ne comprends pas pourquoi. Personne ne sait comment ils ont fait leur choix ni quels ont été leurs critères de sélection.”
Pourquoi avoir choisi d’alerter votre population ?
“Je suis conscient qu’il est nécessaire de construire une nouvelle prison, mais j’estime que, dans cette affaire, l’intérêt général est bafoué. J’ai envoyé un courrier aux services de l’Etat, resté sans réponse. En colère, j’ai alors rédigé le 29 mars un courrier à tous les habitants, ainsi qu’à l’Association de la forêt de Roumare. Comble de l’histoire, c’est moi qui ai prévenu les propriétaires du terrain. Ils n’étaient même pas au courant et se sont écroulés. Aujourd’hui, notre pétition a réuni plus de 3 000 signatures et j’ai reçu le soutien de communes limitrophes, comme Sahurs, Quevillon, Hautot-sur-Seine ou Saint-Pierre-de-Manneville.”
Les services de l’Etat ont la capacité de “passer en force”. Comment allez-vous continuer à vous battre ?
“Si Canteleu est choisi, j’attaquerais l’arrêté. Je suis prêt à mettre tous les bâtons dans les roues de ce projet”.
Christophe Bouillon en six dates :
- 1969 : naissance à Rouen
- 1988 : adhère au Parti socialiste
- 1995 : est présent sur la liste d’Yvon Robert aux élections municipales
- 1997 : devient premier secrétaire du PS de Seine-Maritime
- 2001 : élu maire de Canteleu
- 2007 : élu député de la 5e circonscription
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