Des vestiges de la Préhistoire ont récemment été mis au jour à l'emplacement d'un futur lotissement à Toussaint, près de Fécamp. Ils remontent à la période mésolithique, qui s'étend entre -6 000 et -9 500 ans avant notre ère. "Elle correspond à la période des tout derniers chasseurs-cueilleurs, après la dernière glaciation. Des peuples qui parcourent le territoire au moment où les conditions climatiques que l'on connaît aujourd'hui se mettent en place", précise Sylvain Mazet, responsable de l'Institut national de recherches archéologiques préventives (Inrap) en Seine-Maritime.
Au total, environ 2 300 pièces ont été mises au jour.
Un premier réchauffement climatique
Ce site, découvert grâce aux fouilles préventives préalables avant tout projet de construction, revêt un caractère exceptionnel, car les traces de cette période sont peu nombreuses en Normandie. "Ce sont des occupations rares, très fugaces, car ces peuples étaient nomades", poursuit le spécialiste. Nos ancêtres font face, à l'époque, à "une montée du niveau de la mer, un changement de végétation avec la disparition des steppes au profit de la forêt, et à un réchauffement de plusieurs degrés". Contrairement à celui que nous vivons aujourd'hui, qui est une conséquence des agissements de l'homme sur la planète, ce réchauffement du Mésolithique est alors dû à des cycles solaires.
Les fouilles, débutées il y a un peu plus d'un mois, sont réalisées avant la construction d'un lotissement.
Des pointes de flèches et silex
Les fouilles, qui s'étendront environ sur six semaines, devraient permettre d'exhumer environ 2 300 éléments en pierre, témoins des pratiques de ces chasseurs-cueilleurs. Des hommes préhistoriques contemporains des aurochs, les ancêtres de nos vaches, mais aussi des premiers cerfs, chevaux et sangliers. "Les méthodes de chasse évoluent, avec une généralisation de l'arc, note Maxime Pallares, spécialiste du Mésolithique. Des nouveaux outils apparaissent comme les pointes de flèches. Sur ce site, nous avons aussi retrouvé beaucoup de nucleus, c'est-à-dire les morceaux de silex qui restent une fois que les outils ont été taillés dedans." Des lames qui étaient sans doute dédiées à travailler le bois ou l'os, dont on n'a plus de traces aujourd'hui.
Des traces d'hommes préhistoriques
L'analyse des roches et des sédiments en laboratoire, au Grand-Quevilly, permettront d'aller plus loin pour, par exemple, établir le régime alimentaire des peuples présents à Toussaint. A la fin des fouilles, le site sera recouvert. La mémoire des lieux sera conservée dans un rapport détaillé, rendu d'ici deux ans à la Direction régionale des affaires culturelles (Drac).
Des pointes de flèche ont été découvertes.
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