Béatrice Baldini est née dans la culture de la pomme de terre à Montfarville, entre Barfleur et Saint-Vaast-la-Hougue. La jeune femme a voulu poursuivre cette aventure de l'une des plus grandes familles de maraîchers dans la commune. Elle a lancé en septembre 2020, en pleine crise sanitaire liée à la Covid-19, son entreprise de transformation de pommes de terre en frites. Une idée de son oncle, Michel Laisné.
"Nous avons baigné dans les champs,
on plantait des choux et des poireaux"
Son "tonton" était à la tête d'une exploitation de pommes de terre depuis dix ans. Il les vendait dans les grandes surfaces essentiellement. Il s'est dit que ce serait bien de transformer les pommes de terre en frites, mais il l'aurait fait avec dix ans de moins. "Son idée a ensuite germé, elle est restée dans un petit coin de ma tête. J'étais enceinte de ma deuxième fille à ce moment-là, c'est pour ça que je dis souvent : 'Mon entreprise, c'est mon troisième bébé'." La jeune entrepreneuse monte alors son projet et comprend tout de suite qu'il correspondait au besoin du moment : consommer frais et local. Après deux mois de travaux, Béatrice aménage un hangar avec une chambre froide et un matériel adapté à l'intérieur. C'est parti, l'entreprise est donc lancée, avec son oncle. L'entrepreneuse quitte son poste de commerciale dans une société de grossiste alimentaire. Un emploi qu'elle occupait depuis huit ans à Tourlaville.
Cette jeune femme passionnée et pleine d'ambitions est native du nord-Cotentin. Elle a fait sa scolarité à l'école de Montfarville puis au collège de Saint-Pierre-Eglise et au lycée Grignard à Cherbourg, avant de poursuivre par un BTS au groupe FIM à Octeville. "Quand nous étions jeunes, on allait toujours dans les champs, on plantait des choux et des poireaux, se souvient-elle. Nous avons baigné dans les champs." Fidèle à son territoire, elle souhaite le mettre en avant dans son entreprise : les Frites du Val de Saire.
Les restaurateurs sont ses premiers clients. Sauf que le confinement complique le début de son entreprise. Combattante, elle décide de démarcher les collectivités pour fournir les restaurants scolaires, restés ouverts durant cette période. "Nous assurons manuellement le triage et l'emballage des frites en sachet de 5 kg." Son oncle, à la retraite depuis le 31 décembre dernier, continue à aider dans l'entreprise qui produit entre 250 et 300 tonnes de pommes de terre par an. "Ce sont les anciennes écoles, où ça veut continuer à travailler", poursuit-elle.
Son mari a également intégré la chaîne de triage. "On traite vraiment les produits du champ à l'assiette", poursuit Béatrice Baldini. Le chiffre d'affaires de l'entreprise a triplé depuis sa création. La société se compose de cinq personnes. "On travaille essentiellement dans la Manche", explique-t-elle. Et avec un nouvel investissement côté matériel, les pommes de terre peuvent être aussi coupées en lamelles, en cubes ainsi qu'en bâtons de purée.
"Je m'éclate dans mon travail"
Cette maman est récente lauréate dans la catégorie jeune entreprise du concours Toutes pour elles, association qui regroupe des entrepreneuses. Béatrice Baldini, fière de son métier et de son territoire, continue l'exploitation de la ferme de ses grands-parents. "C'est une entreprise florissante et je m'éclate dans ce que je fais, je suis très heureuse de parler de mon travail, c'est une grande fierté."
Circuit court, proximité, local
La jeune entrepreneuse dévoile les particularités de ses frites du Val de Saire.
"La frite a toujours la frite ! Et ça le restera pendant un bon moment." Selon Béatrice Baldini, la pomme de terre doit être "assez polyvalente" : "Une bonne frite doit être de couleur jaunâtre, croustillante à l'extérieur et fondante à l'intérieur."
La pomme de terre doit être aussi bonne pour des frites mais également la purée, le gratin dauphinois ou la tartiflette. "Je mène un combat depuis trois ans en proposant un produit local sorti de terre dans le Val de Saire, précise Béatrice Baldini. Aujourd'hui, on veut faire manger à nos enfants de la vraie purée, des vraies frites, du vrai gratin dauphinois… On défend le circuit court, la proximité, le local, l'échange… La production est à Montfarville, la transformation est à Montfarville, tout sort de Montfarville. Avoir une frite fraîche est primordial. Quand je vais au restaurant, j'apprécie retrouver mes produits et manger des bonnes frites."
Des contrats signés avec des restaurants et des cantines
Béatrice Baldini, jeune entrepreneuse à Montfarville, travaille avec les restaurants, les collectivités, les associations, l'hôpital ou encore les friteries et les kébabs.
Béatrice Baldini travaille avec les collectivités et les restaurants. Durant les mois d'été, les associations font appel à l'entreprise pour des fêtes locales ou des méchouis par exemple. La jeune entrepreneuse vend aussi la fausse coupe pour du potage à l'hôpital. Elle a également signé des contrats avec des friteries et vise désormais les kébabs. Les particuliers peuvent aussi en demander. "Après le passage de notre entreprise dans 66 minutes, une émission diffusée sur M6, toute la France m'a appelée mais j'ai dit non car je voulais rester dans un esprit familial et rester local, poursuit-elle. Je ne veux pas faire livrer mon produit, je veux que ce soit moi. J'ai 200 clients qu'on livre minimum deux fois par semaine, nous avons deux camions. Nous sommes vraiment dans l'artisanal et nous ne voulons pas arriver dans l'industriel."
Pratique. Tél. 06 15 76 63 77.
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