Les violences intrafamiliales n'ont jamais été aussi nombreuses que cette année. Elles se caractérisent par des manifestations sexuelles, physiques ou verbales, comme des intimidations, des bousculades, du chantage, mais peuvent aussi prendre des formes plus sournoises, comme le contrôle des dépenses par exemple. Les conséquences psychologiques pour la victime sont réelles : peur, culpabilité, perte de l'estime de soi et d'autonomie.
Des chiffres qui ne cessent de grimper
Les services de police et de gendarmerie ont enregistré 244 301 victimes de violences en 2022, soit une augmentation de 15% par rapport à 2021. Les mis en cause sont des hommes dans 87% des cas. Parmi ces chiffres, on découvre que 12% des femmes ont ainsi été victimes d'un ou plusieurs viols au cours de leur vie. En 2022, ces violences ont mené à 149 homicides, causant la mort de 121 femmes et de 28 hommes. Des chiffres auxquels s'ajoute la mort de 21 enfants.
47,7 % des décès au sein des couples mariés sont en rapport avec l'alcool et les stupéfiants. Des chiffres qui affolent et dont bon nombre de Départements font "une priorité absolue".
Nombre de femmes victimes de violences par département en France en 2022
Des initiatives originales
En Normandie, nous avons recensé les initiatives mises en place pour venir en aide à ces femmes. A Caen par exemple, l'enseigne d'ameublement Ikea a formé ses employées à détecter et accompagner au mieux les victimes. Il suffit de demander à parler à "Anna", et le personnel réagira immédiatement, et en toute discrétion. "Il s'agit d'un prénom très répandu en Suède, le pays d'origine d'Ikea. Cela n'éveillera aucun soupçon", explique une employée.
95% des services de police et de gendarmerie ont été formés en Normandie. Des dispositions qui facilitent l'accompagnement de la victime, de son accueil jusqu'au dépôt de plainte. De plus, de petites affiches ont été disposées sur les comptoirs des gendarmeries pour que les victimes puissent indiquer l'objet de leur présence furtivement.
A Bayeux, la police a délocalisé des bureaux pour éviter aux victimes d'être vues. Un agent de la police municipale est détaché une fois par semaine, le mardi après-midi à l'espace Saint-Jean, le vendredi après-midi à l'espace Argouges. "Ces permanences s'adressent principalement à des femmes victimes de violences, qu'elles soient verbales, psychologiques, physiques ou sexuelles. Elles seront accueillies dans une salle discrète, sécurisée, à l'abri des regards", détaille David Dupuis, référent de la police municipale.
Les hommes aussi doivent se questionner
Au Havre, des tables rondes et des pièces de théâtre sont proposées aux détenus pour les sensibiliser au sujet. "L'homme violent choisit de l'être, il est toujours responsable", rappelle Valérie Diome dans sa pièce Au loin les oiseaux. Des constats, des analyses et des solutions sont échangés avec les détenus. De quoi peut être faire évoluer les mentalités.
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