"Je regrette, je regrette tellement. Je n'ai pas su aider Sliman, je n'ai pas su m'aider moi-même", a lancé dans l'impressionnante salle des assises de Rouen Céline Vasselin, jeudi 22 novembre.
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L'esthéticienne a été encore longuement entendue au quatrième jour de son procès en appel pour l'assassinat de Sliman Amara, son compagnon, en 2018. Elle et sa complice, sa cliente et amie Jessica Adam, ont empoisonné la victime, l'ont tuée avec une feuille de boucher et un couteau, puis ont démembré le corps avant de s'en débarrasser en différents endroits. Des actes sordides, prémédités, qu'elles reconnaissent. Au cœur des débats, figure toujours, malgré tout, la relation entre Céline Vasselin et la victime et la question de l'emprise psychologique qu'il aurait eue sur elle.
Une relation qui décline
"Je ne veux pas dire du mal de Sliman", assure d'abord à la barre Céline Vasselin, petite blonde, les mains jointes, entre de longs silences. De retour derrière la vitre de son box, où elle se sent plus à l'aise pour parler, elle finira, poussée par la présidente et son avocate, par décrire une relation qui décline au fil des années. "C'était de pire en pire", dit-elle entre deux sanglots, décrivant les crises de son compagnon, "des cris, des insultes, des objets qui volent, des coups de poing dans les murs"... Jusqu'à ce jour où il se saisit d'un couteau et la menace de mort. Le moment où elle bascule "de la peur à la terreur", dit son avocate, Maître Sandra Gosselin. Nouveauté par rapport à ses premières auditions, Céline Vasselin décrit aussi un "rapport non consenti", un viol en somme, alors que Sliman était alcoolisé. "Je me suis sentie sale."
"Quand arrêterez-vous de salir la mémoire de Sliman ?", lui lance alors l'avocate d'une partie civile. "L'emprise, ça ne se décrète pas", a aussi assuré Akli Aït Taleb, l'avocat d'une autre partie civile dans sa plaidoirie. "Rien ne vient établir l'emprise, à part ce que dit l'accusée", appuie-t-il en s'adressant aux jurés.
Maître Chloé Chalot, l'avocate de l'un des frères de Sliman, a souligné quant à elle la difficulté d'un deuil dans de telles circonstances, et l'épreuve que représente un nouveau procès pour tous les proches de la victime, déjà traumatisés. C'est le ministère public qui avait fait appel de la première décision de justice en 2022.
Vendredi 23 novembre dans la matinée, l'avocat général a requis 23 ans de prison contre Céline Vasselin et 20 ans contre Jessica Adam. Le verdict est attendu dans l'après-midi.
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