Elevée chez les sœurs, à Paris, Patricia, 18 ans, la fille du puisatier, est une jeune fille discrète et délicate. Félipe, l’employé de son père, la dévore des yeux, mais elle n’y prête guère d’attention. Un jour, alors qu’elle traverse les bois pour porter son déjeuner à son père, elle fait la connaissance de Jacques, un élégant fils de bourgeois. Elle le retrouve lorsque Félipe l’emmène à un meeting aérien et le lui présente comme son ami. La voiture de Félipe étant tombée en panne, c’est Jacques qui raccompagne la jeune fille, non sans avoir fait une amoureuse halte dans les champs.
Mais la guerre approche et Jacques, qui est pilote, est appelé, le soir-même, sous les drapeaux. Il donne une lettre pour Patricia à sa mère, car il a rendez-vous avec la jeune fille le lendemain matin. Mais Madame Mazel brûle la lettre, considérant sans doute que Patricia n’est pas un parti pour son fils. Bientôt, Patricia découvre qu’elle est enceinte et elle l’avoue à son père.
Nul n’a oublié le beau film de Marcel Pagnol, interprété de manière magistrale par Raimu et Fernandel. Vingt-cinq ans après son triomphe dans “Jean de Florette”, il était naturel que Daniel Auteuil choisisse une œuvre de cet écrivain qui lui a porté chance, et avec lequel il partage des racines provençales communes, pour mettre en scène son premier film. On retrouve toute la verve et toute l’émotion de Marcel Pagnol dans ces dialogues pétillants, qui font revivre une Provence chaleureuse et ensoleillée. La reconstitution de l’époque est soignée, la nature provençale est magnifique, et l’interprétation ne manque pas de qualités.
Daniel Auteuil est épatant en père blessé dans son amour filial et dans son honneur, tandis que Kad Merad ne manque pas de finesse en amoureux transi et que Nicolas Duvauchelle est un Jacques bien séduisant. Mais il est dommage que la jeune Astrid Bergès-Frisbey, pourtant bien jolie, soit aussi figée dans son interprétation, ce qui nuit quelque peu à l’ensemble du film, d’autant que, malgré leur grand talent, Daniel Auteuil et Kad Merad ne parviennent pas à faire oublier les immenses Raimu et Fernandel.
Il reste que cette “Fille du puisatier” distille de jolies leçons de vie et met en scène un magnifique personnage de père aussi aimant et attentif que digne. Sans être une totale réussite, cette œuvre sympathique augure bien du talent de réalisateur de Daniel Auteuil.
Marie-Christine d’André
Comédie dramatique française (2011) de Daniel Auteuil, d’après Marcel Pagnol, avec Daniel Auteuil (le puisatier), Kad Merad (Félipe), Astrid Bergès-Frisbey (Patricia), Nicolas Duvauchelle (Jacques), Sabine Azéma, Jean-Pierre Darroussin, Émilie Cazenave (1 h 47).
Envie d'afficher votre publicité ?
Contactez-nousEnvie d'afficher votre publicité ?
Contactez-nous
L'espace des commentaires est ouvert aux inscrits.
Connectez-vous ou créez un compte pour pouvoir commenter cet article.