Rachetée en 2019 par le groupe anglais DS Smith, la papeterie de Saint-Etienne-du-Rouvray a connu plusieurs vies. L'usine est née en 1928. "Au départ, le site produisait du papier journal, il a été ensuite transformé pour produire du papier magazine et c'est en 1997 que le groupe Otor a racheté l'usine pour faire du papier carton, ce qu'on appelle le papier pour ondulé (PPO)", précise Michel Etancelin, le directeur actuel de l'usine. C'est ce virage vers le PPO qui a figé l'identité industrielle du site, racheté entre-temps par le groupe espagnol Europac avant de passer sous pavillon britannique avec DS Smith, spécialisé dans l'emballage carton. Cette activité est le cœur du moteur de la papeterie aujourd'hui pour une production annuelle globale de 280 000 tonnes de papier.
Une nouvelle chaudière biomasse
Le site a été la première usine en France à produire de la cannelure recyclée légère, utilisée dans la fabrication de carton ondulé. C'est aussi la première usine de DS Smith en France en matière de production. "Elle représente pour le groupe 7 % du volume de PPO", poursuit le directeur d'usine. Elle fabrique aussi des papiers pour les emballages de biens de consommation et de commerce électronique.
Depuis le tournant vers le PPO, l'usine investit massivement pour transformer et moderniser ses équipements. "Tous les ans, on investit entre 8 et 10 millions d'euros sur notre outil de production." Dernier investissement en date, un vaste chantier de construction de chaudière biomasse à hauteur de 90 millions d'euros pour remplacer l'actuelle chaudière à charbon. Le projet, soutenu par l'Ademe, agence de la transition écologique, doit voir le jour courant 2025, permettant ainsi de couvrir 80 % des besoins de l'usine en énergie renouvelables.
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Cette chaudière assure la production de vapeur, indispensable à la fabrication de papier. "Il faut 1,5 tonne de vapeur pour faire une tonne de papiers et nous avons en besoin entre 400 et 450 mille tonnes de vapeur par an", explique Michel Etancelin. La chaudière est alimentée en bois de déchets, dit aussi "Bois B", c'est-à-dire des bois issus de déchetterie faiblement traités, "vieux meubles, les filières Ikea et autres bois de palettes, etc.", précise le directeur d'usine.
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Le site envisage aussi, à terme, l'alimentation de ses chaudières en biogaz. Ce dernier est déjà en production sur le site grâce à l'installation de deux méthaniseurs, initialement pensés pour le traitement des rejets d'eau en Seine.
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