En France, plus d'un million de personnes ont été soutenues par le Secours catholique en 2022. Ce sont les données publiées par l'association ce jeudi 16 novembre. "La pauvreté s'est nettement aggravée", remarque Laurent Courcol, responsable de la délégation Orne et Calvados. D'ailleurs, il note que les femmes sont de plus en plus touchées au fil des années. Elles représentent 57,5 % de la population aidée. Des femmes souvent seules, avec à charge un ou plusieurs enfants.
La ruralité, facteur de pauvreté
"Dans le Calvados et l'Orne, cette pauvreté est encore plus marquée que dans le reste de la France", regrette Colette Jourdain, vice-présidente. Les personnes vivent dans des logements encore plus précaires : 42 % dans le Calvados et l'Orne, contre 32 % au niveau national. Cette pauvreté plus extrême se justifie notamment par la ruralité. "La pauvreté rurale, une pauvreté où les gens sont plus seuls. Il y a moins de services autour, les moyens des grandes villes sont absents", poursuit Laurent Courcol.
La proportion de personnes frappant à la porte du Secours catholique pour un besoin alimentaire est en nette hausse : 66 % dans le Calvados et l'Orne, contre 51 % à l'échelle nationale. "C'est devenu la première demande des gens chez nous, à la place d'une demande d'accueil et d'écoute, et c'est un très mauvais signal", assène Laurent Courcol. Le coût alimentaire a augmenté de 6,8 % sur l'année écoulée.
Le frigo vide
Sylvie Bataille s'est retrouvée seule, au RSA, avec ses quatre enfants, à Thury-Harcourt. "Les fins de mois sont dures, on ne peut pas partir en vacances", souffle-t-elle. Et au moment de faire les courses, tout est réfléchi. "Je me prive de beaucoup de produits, on ne peut pas tout acheter. La viande rouge notamment", déplore celle qui privilégie alors les "produits les moins chers".
Paule, de Potigny, a elle aussi à un moment de sa vie dû pousser la porte du Secours catholique. "C'est dur d'ouvrir une porte et de dire 'il faut que je trouve à manger' souligne-t-elle. Je gardais pour donner à manger à mes fils et je me débrouillais avec le reste." Grâce à l'association, elle a pu remplir un peu plus son frigo, et a développé au fil des années un sens "de la débrouille". "J'ai appris à cuisiner avec pas grand-chose, je viens de la campagne, sourit-elle. Je fais ma lessive seule en achetant du savon, je bricole, je trouve mes vêtements en recyclerie…"
Désormais tirée d'affaire, Paule rend la pareille et donne maintenant de son temps au Secours catholique, à ceux et celles qui ont besoin d'aide. Et ils sont de plus en plus nombreux. "Nous avons de plus en plus de mal à faire face à la demande croissante concernant l'aide alimentaire", conclut le président de la délégation.
L'aide alimentaire, premier facteur de demande au Secours catholique
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