Ce n'est pas vraiment que je n'aime pas les dictées. Mais autant le dire tout de suite. Quand j'ai évoqué dans la rédaction que je comptais me prêter au jeu du tour de France de la dictée en gare de Rouen, on m'a clairement attendu au tournant. Idem lors de mon accueil en gare, dans la matinée du mercredi 15 novembre, par la directrice des gares normandes, Anne Clergeot-Silvestre. "Journaliste, vous ne ferez aucune faute bien sûr", me lance-t-elle dans un sourire, vantant l'événement comme un moyen de promouvoir "la culture pour tous". Je m'approche des tables du hall de la gare, sur lesquelles attendent crayons et blocs aux couleurs du tour de France de la dictée. L'événement séduit. Très peu de chaises vides. J'en repère une près de trois amies qui m'accueillent. "Je viens pour voir où j'en suis depuis toutes ces années", me confie Joëlle Lorre, sourire aux lèvres, qui n'a pas fait de dictée depuis l'école. Christine Hemery et Martine Lebourgeois, assises en face, sont aussi venues spécialement. Toutes se disent à l'aise en orthographe. Rachid Santaki, LE monsieur dictée en France, prend alors le micro. La première, car cinq dictées sont prévues dans la journée, "sera accessible", promet-il. Au programme, un extrait de La Belle et la Bête. Ça rigole beaucoup autour de moi. Mais vient le moment de se concentrer quand le romancier commence à dicter. Vous connaissez ce sentiment ? Le doute sur des mots pourtant simples ? Et puis, dans les articles de presse, on n'utilise pas le passé simple régulièrement. Je me vis pris par le doute. Peut-être même que je jette un œil furtivement sur le bloc de mes voisines. "On a le droit de copier", a informé Rachid Santaki au préalable.
Effluves, au masculin ?
Vient le temps de la correction collective. De la contestation aussi, avec plus au moins de bonne foi, de telle ou telle orthographe. "On peut l'écrire des deux manières dans ce cas", insiste une institutrice assise derrière moi, sur "tout" ou "tous". Au final, croyez-moi ou non, mais je m'en sors avec 0 faute ! Comme Christine. Deux fautes pour Joëlle. On ne lui en veut pas. Je ne connaissais pas non plus le mot "palatines" que j'orthographie correctement par chance. Une erreur, tout de même. Rachid Santaki, facétieux, ajoute trois "mots bonus" à la fin. "Chrysanthème". OK. "Effluves embaumés" (au masculin, si, si). Je l'ai, référence à la fameuse dictée de Mérimée. Mais "coccyx"? Aïe. Le caractère hellénique du "i" m'avait échappé… Voilà mon erreur. Mes camarades de table ne m'ont pas trop chambré. Promis, la prochaine fois, je m'en souviendrai.
Envie d'afficher votre publicité ?
Contactez-nousEnvie d'afficher votre publicité ?
Contactez-nous
L'espace des commentaires est ouvert aux inscrits.
Connectez-vous ou créez un compte pour pouvoir commenter cet article.