Les gardes à vue sont intervenues plusieurs mois après le festival "Des Bâtons dans les routes" qui s'est tenu du 5 au 8 mai 2023 à Léry, en opposition au projet dit de contournement est de Rouen ou de double autoroute A133-A134. Neuf militants ont été convoqués dans différentes gendarmeries, principalement dans l'Eure, les 19 et 31 octobre, pour quelques heures de garde à vue. Tous faisaient partie des quelque 4 000 personnes qui ont pris part au rendez-vous militant, organisé par le collectif Non à l'A133-A134, formé de nombreuses associations et collectifs écologistes, avec le soutien notamment des Soulèvements de la Terre.
"Ces neuf personnes ont été placées en garde à vue notamment des chefs de dégradations graves du bien d'autrui et de mise en danger d'autrui, confirme le procureur de la République d'Evreux, Rémi Coutin. Elles ont toutes été remises en liberté et la procédure est actuellement toujours en cours."
Une mise en sécurité de la forêt ?
Les dégradations graves correspondent aux arbres qui ont été touchés, notamment par la plantation de clous, avec l'objectif d'empêcher leur coupe et de réduire leur valeur marchande pour l'exploitant. Celui de mise en danger de la vie d'autrui concerne le bref envahissement de l'autoroute A13 par les militants dans l'après-midi du dimanche 7 mai. "Ces actions étaient des actions de désobéissance civile, menée collectivement par les associations organisatrices pour mettre en défense cette forêt menacée de destruction. La désobéissance civile comporte ses risques", réagit Enora Chopard, l'une des porte-parole du festival, concernée par les gardes à vue et également élue à la Ville de Rouen. Des plaintes ont été déposées par l'exploitant pour les coupes d'arbres programmées qui ont dû être annulées. "C'était l'occasion de poser la question de la valeur que l'on donne aux arbres dans notre société : une valeur marchande ou une valeur à protéger pour notre vivre-ensemble sur cette planète", justifie la militante. Dans un communiqué commun, le collectif Non à l'A133-A134, les Soulèvements de la Terre et les Naturalistes des Terres dénoncent "une répression politique permanente aussi scandaleuse qu'inopérante car elle n'altère en rien notre détermination".
Les gardes à vue, si elles étaient attendues par certains militants, ne sont malgré tout pas prises à la légère. "On a été extrêmement affectés, admet Enora Chopard, qui vivait sa première garde à vue. Mais on a aussi été très soutenus. Quand on milite pour l'environnement et contre les projets polluants, il y a de plus en plus de répression."
Chaque personne concernée par une garde à vue a choisi d'exercer son droit de garder le silence. Aucune mise en examen n'a été prononcée à l'heure d'écrire ces lignes, selon nos informations. Le procureur d'Evreux précise que les suites judiciaires éventuelles seront données à l'issue de la procédure.
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