Quel avenir pour la piscine Transat de Bihorel ? C'est la question que se posent les Isneauvillais, les Bihorellais et les Bois-Guillaumais depuis sa fermeture en 2016. Face au refus de la Métropole Rouen Normandie de reprendre la gestion de la piscine, les villes de Bihorel et de Bois-Guillaume, historiquement associées via le Syndicat intercommunal SI2B, ont cherché une solution pour sauver cet équipement, au vu de le restaurer. Elles se sont rapprochées d'Isneauville afin de partager l'effort financier de la rénovation de la piscine Transat ainsi que son coût annuel d'exploitation.
Les points faibles de la réhabilitation
Dans ce contexte, plusieurs facteurs entrent en jeu. Le premier concerne l'instauration d'une taxe sur le foncier bâti que devront payer les propriétaires. En effet, la taxe d'habitation supprimée, les maires ont opté pour un autre moyen afin de financer les travaux. "Cela peut leur revenir à 6-10 euros maximum par mois", indique Sylvie Laroche, maire d'Isneauville. Attention, cette fiscalité additionnelle sera effective une fois l'équipement livré et mis en service. Elle sera calculée à partir de la base dont chacun a connaissance sur son impôt foncier. Un simulateur en ligne a donc été créé afin de permettre à chaque habitant de connaître le montant estimatif que représenterait cette fiscalité additionnelle. Le second facteur, c'est l'accord des trois communes. Une condition sine qua non pour que le projet puisse aboutir. Car, si le "contre" l'emporte dans l'une des trois municipalités, alors la réhabilitation ne se fera pas. C'est pourquoi, un appel aux urnes a été lancé dans chaque ville dimanche 26 novembre. L'objectif, savoir si oui ou non la piscine rouvrira. Mais pour ne pas prendre les habitants au dépourvu, le projet a été présenté dans son intégralité dans le cadre de trois concertations publiques qui se sont déroulées le 7 et le 9 novembre à Bihorel, Isneauville et Bois-Guillaume.
Les points forts du projet
Pas question de démolir le bâtiment déjà existant. "Il est en bon état et propice à la réhabilitation", assure Bruno Demech, directeur associé de Prisme Ingénierie, un bureau d'étude spécialisé dans les équipements sportifs. L'idée : le remettre en conformité en améliorant ses performances et en lui donnant "des vertus environnementales pour limiter les consommations d'énergie". Pour ce faire, des panneaux photovoltaïques et des systèmes de récupération d'eau seront installés. "On pourra également se raccorder au chauffage urbain avec une chaufferie bois". Vient ensuite le volet économique. "C'est deux fois moins cher de réhabiliter que de construire", précise le professionnel. En effet, pour un équipement neuf, le prix s'élève à 16 millions d'euros TTC contre 8,8 millions pour ce projet de réhabilitation. L'autre élément, notamment défendu par les élus lors des concertations publiques, c'est le tarif préférentiel pour les habitants. Les propriétaires paieront certes une taxe, mais ils bénéficieront d'un prix d'entrée fixé à 2 euros contre 6 euros pour les non-résidents. Si la piscine Transat est rénovée, les travaux commenceront en 2024, une fois le maître d'œuvre choisi et les études de conceptions achevées. Ils s'effectueront pendant près de 16 mois à partir d'octobre 2025 avec pour objectif d'ouvrir à la fin de l'année 2026.
Que pensent les habitants de la réhabilitation de la piscine Transat ?
La réhabilitation de la piscine Transat est sur les lèvres des habitants de Bihorel, Bois-Guillaume et Isneauville. En effet, ils sauront dimanche 26 novembre lors d'un vote si ce projet va aboutir ou non.
Thibault Delannoy,
Bois-guillaumais
Chef de projet
"Je pense que le projet a un bon fond. Le fait de réhabiliter un bâtiment qui existe, c'est toujours mieux que de le voir rasé. Et là, pour le coup, il y a vraiment besoin d'une piscine. Je pense voter oui. Le poids de la fiscalité est raisonnable. C'est un effort que je suis prêt à faire personnellement en tant que propriétaire. Et c'est le seul levier que les villes ont pour que la piscine puisse ouvrir."
Monique Dubecq,
Bihorellaise
Retraitée
"A la question Etes-vous d'accord pour la rénovation ? Il n'y a que d'eux réponses possibles selon moi. En disant non, il n'y aura pas de taxe, donc pas de piscine et en répondant oui, les maires s'engagent dans la rénovation de la piscine. Je suis pour la réouverture parce que ça fait sept ans qu'elle est fermée et qu'on en a besoin et notamment les enfants. Ils ont besoin d'apprendre à nager."
Gilbert Renard,
Bois-guillaumais
Ancien maire
"Je suis l'ancien maire de Bois-Guillaume. J'ai eu l'idée de créer un collectif pour les personnes opposées à ce projet. La Ville va investir plusieurs millions d'euros dans une piscine qui se situe à 2km d'une autre. Il faudrait la faire route de Neufchâtel sur l'axe de la ligne de bus F1 qui permettrait aux gens d'aller à la piscine sans utiliser la voiture. Je suis pour une piscine oui, mais neuve plutôt qu'un vieil objet."
Eric Maur,
Isneauvillais
Adjoint au maire
"Je vais voter oui le 26 novembre parce que j'ai des enfants qui veulent nager. Après le confinement, il n'y avait pas de piscine à porter d'Isneauville. Ma fille n'a pas pu y aller. On voit beaucoup de piscines fermer et c'est dommage. C'est un projet qui est très important. Je suis propriétaire et donc concerné par cette taxe additionnelle. En payant mes impôts, je sais où ira mon argent."
Bihorellais, Bois-Guillaumais et Isneauvillais appelés aux urnes
La rénovation de la piscine Transat de Bihorel suscite les débats auprès des habitants de Bihorel, Bois-Guillaume et Isneauville. Pour ce faire, les maires des trois communes ont mis en place des concertations publiques en novembre.
Face à la complexité de la réhabilitation de la piscine Transat, Pascal Houbron, maire de Bihorel, Théo Perez, maire de Bois-Guillaume, et Sylvie Laroche, maire d'Isneauville, ont mis en place un vote participatif inédit. Dimanche 26 novembre, Bihorellais, Bois-Guillaumais et Isneauvillais sont appelés aux urnes entre 8 et 18h dans leur bureau de vote habituel. Ils devront répondre par "oui" ou "non" à la question : "Êtes-vous favorable à la réouverture de la Piscine Transat dont le coût de fonctionnement serait financé par une fiscalité additionnelle annuelle ?" Quant aux Isneauvillais, la question sera double car la ville ne fait pas partie du Syndicat SI2B. "Etes-vous favorable à l'adhésion de la commune d'Isneauville au Syndicat SI2B, gérant la piscine Transat, en vue d'une éventuelle rénovation et exploitation, qui seront financées par le budget communal et/ou par une taxe additionnelle fixe annuelle ?". Une formule critiquée lors de la concertation publique de Bois-Guillaume jeudi 9 novembre.
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