Première question : à quoi sert un gendarme ? "A mettre des amendes !" La seconde : savez-vous pourquoi nous sommes là ? "Pour faire des heures supplémentaires et être mieux payé." Ce jeudi 9 novembre, les sixièmes du collège Jacques Prévert de Verson, près de Caen, n'ont pas eu toutes les bonnes réponses. La mission des gendarmes est plutôt de "protéger la population", leur ont-ils expliqué, et deux d'entre eux étaient présents pour évoquer le harcèlement scolaire ce matin.
Des notions connues, mais pas toutes…
Harcèlement verbal, physique, sexuel, tout y passe, et les enfants ont l'air plutôt au courant des faits, des comportements à proscrire, qui peuvent pousser au suicide, et qui sont à alerter immédiatement. Par contre quand vient le volet réseaux sociaux, tout semble normal pour eux. Instagram, Tik Tok, Discord, Snapchat, WhatsApp… Ils les utilisent tous, malgré des conditions d'utilisation qui devraient en théorie les en interdire à cause de leur âge.
"Avez-vous un groupe de classe sur les réseaux ?", leur demande une des intervenantes. La réponse est d'abord "non", puis de timides "oui" se font entendre. Un groupe regroupant tous les sixièmes de l'établissement est bien actif. Pour certains, une pratique en vigueur depuis le CE2. "Nous savons que ça existe, mais le découvrir dans mon rectorat, ça me frappe un peu oui, et m'invite à travailler encore plus fermement sur le cyberharcèlement", réagit Christine Gavini, la rectrice, présente pour l'occasion.
"J'avais de mauvaises notes à cause de tout ça"
Jahia, dix ans, refuse d'être dans ce groupe. A trois reprises elle a été ajoutée, et a dû le quitter. "Je n'aime pas, je ne suis pas rassurée. Ils parlent sur le dos des gens, je ne trouve pas ça gentil", lâche-t-elle. Sur les réseaux, elle précise avoir déjà été harcelée, par celle qu'elle considérait comme son amie. "Des faux comptes de moi ont été créés, et ça a été loin. Il y a eu plein d'histoires, j'avais de mauvaises notes à cause de tout ça". L'histoire s'est finalement réglée dans le bureau du CPE, en présence de la mère de Jahia et de l'intéressée.
"Avec ces discussions je comprends mieux, et sais mieux ce qu'il faut faire, juge la rectrice. Sur les réseaux sociaux, il y a un immense travail à faire." Depuis la rentrée, une "brigade anti-harcèlement" composée de six personnes dédiées à l'académie de Normandie est entrée en fonction. Son but est de repérer précocement les cas de harcèlement, les traiter, et vérifier sur le long terme que les choses s'apaisent. Et ont-elles déjà eu beaucoup de travail en deux mois ? "Malheureusement oui, car il y a beaucoup de cas", se lamente la rectrice. Alors la sensibilisation se poursuit.
Reportage dans le collège
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