La Commission européenne veut ouvrir à la concurrence les jeux en ligne. Mais la Cour de justice européenne est contre : selon elle, « la lutte contre la criminalité » conseille de laisser le monopole des jeux à l'Etat.
Le gouvernement français nest pas de lavis de la Cour européenne... Cette semaine devait être voté le projet de loi du ministre Eric Woerth, qui ouvre les jeux à la concurrence.
Mais le débat aura été dune violence surprenante. A entendre une partie des députés, le projet ne tient pas compte des problèmes liés au jeu – surtout si celui-ci devient un phénomène de masse via Internet : blanchiment dargent, conflits dintérêts quand les opérateurs parrainent des équipes... Par dessus la tête des élus UMP – qui se seraient bien passés de ce nouveau sac dembrouilles – les projectiles ont sifflé entre la gauche et le gouvernement. Ainsi cet échange entre la députée PS Aurélie Filipetti et le ministre Woerth : « Lintérêt général est encore une fois dissout au profit des intérêts de quelques happy few ! », lance lélue... « Votre intervention, cest du bas niveau, cest du caniveau ! », rétorque le ministre. Doù vient sa colère ? De la liste que vient dégrener Mme Filipetti ; selon elle, le projet de loi nest en faveur que des candidats opérateurs, « Arnaud Lagardère, Martin Bouygues, Patrick le Lay, Vincent Bolloré, François Pinault, Dominique Desseigne, Patrick Partouche, Alexandre Balkany... » François Bayrou a enfoncé le clou en interpellant Woerth: « Une question est dans tous les esprits : pourquoi ? Pourquoi abandonnez-vous le modèle français ? Pourquoi lEtat renonce-t-il à assurer sa mission de maîtrise et de régulation ? Il ny a, je regrette de la dire, quune réponse à cette question : cest pour faire entrer des opérateurs privés dans le juteux marché du jeu. Cest donc un choix de société que vous allez faire, et très nombreux sur ces bancs sont ceux qui ne le partagent pas et le combattront ! »
Lalerte de lInserm
De fait, la libéralisation des jeux en ligne est une idée scabreuse : en raison des intérêts privés que va privilégier la nouvelle loi, mais aussi des effets du jeu sur le grand public. Les sociologues, les médecins psychiatres et les magistrats ont tenté de mettre en garde le gouvernement : selon le rapport de lInstitut national de la santé et de la recherche médicale (Inserm) publié en 2008, le développement des jeux de hasard et dargent sur Internet est lourd de dangers individuels et collectifs. « Chez certains joueurs, ce type de jeu peut devenir préjudiciable et générer des dommages individuels, familiaux, sociaux et professionnels, voire prendre la dimension dune réelle conduite addictive », soulignent les experts de lInserm. Cest ce qui explique la vigueur du débat à lAssemblée nationale.
Le gouvernement français nest pas de lavis de la Cour européenne... Cette semaine devait être voté le projet de loi du ministre Eric Woerth, qui ouvre les jeux à la concurrence.
Mais le débat aura été dune violence surprenante. A entendre une partie des députés, le projet ne tient pas compte des problèmes liés au jeu – surtout si celui-ci devient un phénomène de masse via Internet : blanchiment dargent, conflits dintérêts quand les opérateurs parrainent des équipes... Par dessus la tête des élus UMP – qui se seraient bien passés de ce nouveau sac dembrouilles – les projectiles ont sifflé entre la gauche et le gouvernement. Ainsi cet échange entre la députée PS Aurélie Filipetti et le ministre Woerth : « Lintérêt général est encore une fois dissout au profit des intérêts de quelques happy few ! », lance lélue... « Votre intervention, cest du bas niveau, cest du caniveau ! », rétorque le ministre. Doù vient sa colère ? De la liste que vient dégrener Mme Filipetti ; selon elle, le projet de loi nest en faveur que des candidats opérateurs, « Arnaud Lagardère, Martin Bouygues, Patrick le Lay, Vincent Bolloré, François Pinault, Dominique Desseigne, Patrick Partouche, Alexandre Balkany... » François Bayrou a enfoncé le clou en interpellant Woerth: « Une question est dans tous les esprits : pourquoi ? Pourquoi abandonnez-vous le modèle français ? Pourquoi lEtat renonce-t-il à assurer sa mission de maîtrise et de régulation ? Il ny a, je regrette de la dire, quune réponse à cette question : cest pour faire entrer des opérateurs privés dans le juteux marché du jeu. Cest donc un choix de société que vous allez faire, et très nombreux sur ces bancs sont ceux qui ne le partagent pas et le combattront ! »
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De fait, la libéralisation des jeux en ligne est une idée scabreuse : en raison des intérêts privés que va privilégier la nouvelle loi, mais aussi des effets du jeu sur le grand public. Les sociologues, les médecins psychiatres et les magistrats ont tenté de mettre en garde le gouvernement : selon le rapport de lInstitut national de la santé et de la recherche médicale (Inserm) publié en 2008, le développement des jeux de hasard et dargent sur Internet est lourd de dangers individuels et collectifs. « Chez certains joueurs, ce type de jeu peut devenir préjudiciable et générer des dommages individuels, familiaux, sociaux et professionnels, voire prendre la dimension dune réelle conduite addictive », soulignent les experts de lInserm. Cest ce qui explique la vigueur du débat à lAssemblée nationale.
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