Un travail - et même des travaux - qu'il ne quitterait pour rien au monde. Patrice Cauchois est pêcheur à bord d'un de ses deux bateaux L'Epilogue, à Cherbourg. Le professionnel a aussi créé sa société dans les prélèvements scientifiques. Deux passions qui animent son quotidien.
Un des rescapés de la gabare La Fidèle
Originaire de Honfleur, dans le Calvados, Patrice Cauchois a découvert la pêche avec son père et son grand-père, marins pêcheurs. Ils lui ont tout appris : "Je pêchais en mer quand j'avais 10-11 ans", explique celui qui fait partie de l'une des plus grandes familles dans ce milieu à Honfleur. "Avec les frères, les oncles, on était déjà à quatre bateaux." En 1991, le jeune homme franchit le pas et devient pêcheur professionnel. Sur une courte durée. Car trois ans plus tard, il effectue son service militaire à la Marine nationale à Cherbourg pour, finalement, ne plus sortir de la base navale. Cela tombe bien, son père ne souhaitait pas qu'il devienne pêcheur : "Il y avait beaucoup trop d'accidents à l'époque."
A la Marine, ses missions se sont enchaînées pendant 22 ans : patron de remorqueur et pousseur de 1994 à 2005, responsable des prélèvements scientifiques en mer pour le Laboratoire d'analyse, de surveillance et d'expertise de la Marine (LASEM) de 2005 à 2007, ou encore planificateur coordinateur de 2014 à 2016. Il fut aussi l'un des rescapés du naufrage de la gabare La Fidèle. Le 30 avril 1997, ce navire, qui était chargé de 1 500 grenades périmées espagnoles à détruire au large de Fermanville, avait explosé. Le bilan est lourd : cinq morts et 17 survivants. Patrice est blessé : "L'une des grenades a mal réagi… Le bateau de 47 mètres a coulé en moins de trois minutes." Un événement qui restera gravé dans sa mémoire. Souvent parti à l'étranger, Patrice se souvient aussi d'une mission à Tahiti où, pendant ses jours de congés, il pêchait le thon.
La pêche lui manquait… donc : "C'est plus qu'un métier, une passion, et je savais que je reviendrai un jour." Ce fut le cas en 2016 : "La pêche, c'est la liberté, le grand air, on se sent bien et libre. Je suis à chaque fois impatient d'aller en mer, il y a une très belle ressource en poissons et en crustacés." Il se confie sur le Cotentin qu'il "aime" : "C'est une belle région, authentique et sauvage. Il y a une qualité de vie exceptionnelle." En parallèle, Patrice Cauchois a monté sa société dans les prélèvements scientifiques (comptage des poissons, études sur la radioactivité sur le poisson et le sédiment…). Un quotidien rythmé entre huit mois de pêche et quatre mois de prélèvements. Toujours en mer bien sûr.
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