L’histoire s’écrit à chaque instant et n’est pas le seul apanage de siècles passés. Elle suit son chemin au fil des jours, dans les quartiers comme ceux des Hauts de Rouen ou de Grammont. Depuis 2005, des “collecteurs de mémoires” vont de famille en famille pour récolter toute une moisson de souvenirs.
C’est cette récolte particulière qui est exposée ces vendredi 29 et samedi 30 avril lors des Rencontres des Mémoires Urbaines, organisées par la ville de Rouen à la Halle aux toiles. On pourra y voir un aperçu de ce qu’a été la vie dans ces quartiers. “Ce travail est appelé à s’enrichir et à s’étendre à d’autres quartiers”, explique Laurence Bourgoise qui coordonne ces rencontres.
“Nous trouvions essentiel de mettre une telle action en place surtout dans la perspective du grand renouvellement urbain”, ajoute Valérie Fourneyron, maire de Rouen. “Devant la transformation que sont en train de subir ces quartiers, les habitants ont besoin de s’accrocher à son histoire.”
Mémoire vivante
Pour faire ce travail de recherche et de mémoire, les souvenirs de certains habitants, comme Raymonde Colasse, ont été précieux. “Il faut faire vite pour raconter, j’ai déjà 90 ans, plaisante celle-ci, arrivée dans les Hauts-de-Rouen en octobre 1929. Je n’ai aucun mauvais souvenir de mon enfance aux Sapins. Petite, je ne me rendais pas compte que le quartier était souvent mal vu. C’est lorsque je suis entrée au collège que je l’ai réalisé.Tout récemment je me suis intéressée à un jeune qui vivait dans les grands ensembles et me disait qu’il ne trouverait pas de travail parce qu’il habite ici. Moi aussi j’ai été une fille des Sapins, et je lui ai dit qu’il pouvait y arriver. Je n’ai jamais été aussi fière que lorsque j’ai reçu un prix d’honneur de la ville de Rouen, et que l’on a annoncé que j’habitais les Sapins. Ce n’est pas parce que l’on vient des Sapins que l’on ne peut pas réussir. ”
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