À partir de 2024, les collectivités territoriales sont dans l'obligation de mettre à disposition de leurs habitants des solutions pour composter et trier leurs déchets alimentaires. Caen la mer ne fait pas exception. Tour d'horizon des solutions.
Le compostage individuel en jardin
Il s'agit de la solution la plus simple, quand l'on dispose d'un espace vert chez soi. "Depuis 2005, Caen la mer distribue gratuitement des composteurs à ses habitants", affirme Christophe Paineau, directeur de la collecte des déchets au sein de la communauté urbaine. Un composteur représente en moyenne 80€ pour la collectivité, aidée par l'Etat et la Région. Aujourd'hui, 22 000 foyers sont équipés, soit 35% des 62 000 recensés. "L'objectif est d'arriver à 50% en 2025", poursuit-il.
Pour posséder le vôtre, c'est tout simple : vous prenez rendez-vous sur le site internet de Caen la mer et vous pourrez ensuite retirer votre bac à Mondeville, rue Nicéphore Niépce. "Il y a environ un mois de délai. Un agent vous transmettra également de la documentation et peut répondre à vos interrogations." Trois bacs différents sont à votre disposition : de 800 litres, de 400 litres, ou de 150 litres, pour ceux possédant un jardin de moins de 50m2. Pour s'assurer de suivre une demande croissante, Caen la mer a anticipé en achetant par avance un grand nombre de bacs et va proposer "une date supplémentaire de distribution, le samedi".
Le compost partagé en résidence
Dans les résidences possédant un espace vert, le compostage partagé est la solution idéale. Mais attention, il faut que le syndic de copropriété approuve, et que deux habitants se proposent pour en être les référents. "Ils doivent notamment mélanger les bacs et être le relais d'informations pour les voisins", précise Christophe Paineau.
Trois bacs sont alors installés, pris là aussi en charge par Caen la mer. "Deux personnes de nos services font actuellement un travail de recensement des résidences adaptées, avec l'objectif d'être plus rapide dans la mise en œuvre", évoque le directeur. Il existe actuellement une cinquantaine de ces composts partagés, situés dans les communes les plus denses de la communauté urbaine. "Ça fonctionne, s'enthousiasme-t-il. C'est très enrichissant pour tout le monde."
Les points d'apport volontaire,
comme pour le verre
Une dernière solution sera proposée pour les espaces urbanisés. Des colonnes seront disposées à côté de bornes à verre déjà existantes. Vous n'aurez plus qu'à y déposer vos déchets alimentaires. Les 200 premiers points seront déployés lors de la troisième semaine de janvier, sur 150 sites. 21 des 48 communes de Caen la mer seront concernées. "En fonction des usages, nous pourrons ensuite compléter notre maillage, pour une montée en puissance, anticipe Christophe Paineau. Le choix des emplacements est en cours de finalisation".
Coût total de l'opération : 201 000€. Un budget annuel de 450 000€ est prévu pour le bon fonctionnement du système, afin de collecter les déchets, au moins une fois par semaine, et laver les abris bacs. Les déchets sont ensuite redirigés vers le site de compostage de Billy, géré par Veolia. Ils deviendront ensuite du compost industriel.
"Nous serons prêts", insiste Christophe Paineau. Le serez-vous également ?
Lola Quitard : "Composter est à la portée de tous"
Lola Quitard est la référente compost de sa résidence à Caen.
Lola Quitard, habitante de la résidence Branville à Caen, a proposé en 2017 de mettre en place des carrés de jardins et un compost partagé à disposition de tous. "Au début il y a eu des questions comme 'ça va sentir mauvais' ?' ou 'il y aura des rats ?'", se remémore-t-elle. Lola a rassuré ses voisins, qui ont voté pour. Aucun des problèmes anticipés ne s'est finalement posé. "J'ai un diplôme d'ingénieure agronome donc je connais le sujet, s'amuse-t-elle. Mais il n'y a pas besoin d'être sachant, c'est à la portée de tous." En tant que référente, elle doit brasser le bac une fois par semaine et tous les six mois transférer les déchets du bac d'apport à celui de maturation. "On organise un petit évènement collectif, chacun vient filer un coup de main et repart avec son compost pour remplir ses jardinières." Une initiative synonyme de vecteur social, "qui permet de mieux se connaître entre voisins" et qui fonctionne. "Une quarantaine de foyers sur 120 déposent leurs déchets, et on attend un quatrième bac, car on manque de place face au succès", se réjouit-elle.
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