Il y aura un peu de Normandie dans les médailles passées autour du cou des futurs champions du monde de rugby, samedi 28 octobre, après la finale Nouvelle-Zélande - Afrique du Sud disputée au Stade de France. Or, argent, bronze mais aussi médailles souvenirs pour tous les joueurs participants et les staffs… Au total, 1 500 médailles ont été fabriquées pour ce mondial qui se déroule en France. Elles sont composées de métaux issus de téléphones portables usagés, grâce au savoir-faire de WEEECycling, une société normande basée à Tourville-les-Ifs, près de Fécamp, spécialisée dans l'économie circulaire des appareils électroniques.
140 téléphones pour une médaille
"C'est une grande fierté, c'est très fédérateur pour nos équipes", sourit Serge Kimbel, fondateur de l'entreprise, qui emploie une centaine de personnes. Voilà deux ans qu'il travaille sur ce projet, en collaboration avec Orange, en charge de collecter la matière première. "Plus de 200 000 téléphones ont été nécessaires pour cette opération. Ils ont été collectés à travers la France, dans nos boutiques mais aussi dans des mairies et clubs de rugby partenaires", détaille Thomas Moritel, directeur d'Orange en Seine-Maritime. Les téléphones en état de marche sont reconditionnés par les Ateliers du Bocage (Deux-Sèvres) et revendus, après effacement des données. Les 85% restants sont amenés chez WEEECycling.
Les métaux critiques sont extraits via différents procédés, notamment la fusion.
Après des opérations de dépollution, les téléphones subissent des traitements thermiques, chimiques et électrochimiques pour extraire les métaux stratégiques qui les composent. Les sels de métaux obtenus au bout du processus ont permis à la Monnaie de Paris de créer les médailles. Il faut environ 140 téléphones pour produire une seule médaille. "Dans nos téléphones, il y a une énormément de métaux, mais dans des quantités infinitésimales. Pour les médailles, le cuivre et le zinc sont essentiellement utilisés, avec une légère quantité d'argent et d'or", détaille Serge Kimbel. Les sels de métaux sont habituellement utilisés dans l'industrie des semi-conducteurs, l'aéronautique, la pharmaceutique, etc.
Orange a déjà récolté neuf millions de téléphones, en 13 ans. Il en resterait au moins 100 millions dans nos tiroirs.
Unique en France
WEEECycling est la seule société française à produire des métaux composés à 100% de déchets électroniques et ses concurrents ne sont qu'une dizaine à travers le monde. Le gisement potentiel est énorme : "On estime qu'il reste encore cent millions de téléphones usagés qui dorment dans les tiroirs des Français", souligne Thomas Moritel. La demande des industriels est aussi importante. WEEECycling prévoit de doubler prochainement sa surface pour multiplier sa production par dix.
Au total, 1 500 médailles ont été produites pour le mondial de rugby.
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