Installée sur le campus 1 de l'Université de Caen, l'Agoraé, l'épicerie solidaire étudiante, aide les étudiants à se nourrir. La rédaction démêle le vrai du faux.
L'Agoraé est accessible à tous
Faux. Cette épicerie solidaire est réservée aux étudiants des campus bas-normands, sur la base d'un reste à vivre quotidien, fixé à 7,60€. Cela veut dire qu'un étudiant est éligible lorsqu'il lui reste moins de 7,60€ par jour pour s'alimenter, après avoir déduit l'ensemble de ses charges. "C'est très rare que l'on refuse des dossiers", explique Benjamin Debart, président de l'Agoraé. Chaque étudiant doit remplir un dossier d'attribution sur lequel il indique ses revenus et ses dépenses (études, transport, logement, etc.). Attention, le certificat de scolarité est obligatoire.
L'association est ouverte quatre fois
par semaine
Vrai. Située dans la Résidence E du Campus 1, proche du bâtiment Crous D, l'Agoraé est ouverte chaque lundi (14h-17h), mardi (16h-18h), mercredi (16h-18h) et jeudi (15h-19h). Elle est fermée le vendredi et le week-end.
Les membres de l'Agoraé sont salariés
Faux. Cette association est gérée uniquement par des étudiants bénévoles qui souhaitent donner de leur temps et aider leurs confrères. Le bureau compte environ 15 membres dont cinq bénévoles réguliers. "Je suis moi-même bénéficiaire de l'aide alimentaire", tient à préciser le président. L'Agoraé compte aussi sur deux services civiques, qui disposent d'une formation de deux jours (14 heures).
Le prix du panier est calculé selon le poids de chaque article.
Plus d'une tonne de denrées
sont distribuées chaque semaine
Vrai. C'est même 1,5 tonne ! L'épicerie solidaire étudiante distribue tout type de denrées : du frais, des fruits et légumes, des produits secs, des produits d'hygiène… "L'inflation a notamment touché les produits secs", admet Benjamin. L'Agoraé s'approvisionne auprès de la banque alimentaire du Calvados et de l'Hyper U de Blainville-sur-Orne. Deux ramassages par semaine sont effectués. Elle peut aussi compter sur des collectes éphémères réalisées par des établissements scolaires.
Les produits ne coûtent pas cher
Vrai. Pour permettre aux étudiants de se nourrir, l'Agoraé pratique des tarifs à bas coût. Les bénéficiaires peuvent profiter de produits à 10 % du prix du marché. Les protections périodiques sont quant à elles gratuites.
Chaque semaine, l'Agoraé collecte environ 1,5 tonne de denrées alimentaires.
L'Agoraé est la seule association
au service des étudiants
Faux. Portée par la Fédération Campus Basse-Normandie (FCBN), l'Agoraé existe depuis 2014. Elle n'est pas la seule à agir en faveur des étudiants dans le besoin. La ressourcerie La Coop 5 pour 100, l'association hérouvillaise La Voix Difficile, l'association Un Visage un Sourire ainsi que le Bureau alimentaire étudiant (BAE) sur le Campus 2 de l'Université, aident les plus démunis.
L'Agoraé est bien plus
qu'une épicerie solidaire
Vrai. L'Agoraé est aussi un lieu de vie. Des activités sont proposées régulièrement aux étudiants. Elle agit aussi pour la défense des droits et la lutte contre les discriminations.
"On assiste à une vraie paupérisation des étudiants"
Le nombre d'étudiants aidés explose à l'Agoraé, l'épicerie solidaire étudiante sur le Campus 1 de l'Université de Caen. On fait le point en chiffres avec Benjamin Debart, le président.
Depuis son ouverture en 2014, l'Agoraé, l'épicerie solidaire de l'Université de Caen, accueille de plus en plus d'étudiants dans le besoin. L'inflation n'a rien arrangé selon Benjamin Debart, son président. "La précarité étudiante s'est énormément accentuée les deux années qui ont fait suite à la Covid-19. On avait atteint un nombre mirobolant de personnes aidées" précise-t-il.
Comptez environ 210 bénéficiaires il y a deux ans contre une dizaine de personnes les premières années. En mai 2023, l'Agoraé avait atteint un chiffre record de 370 étudiants aidés. Cinq mois plus tard, déjà 115 étudiants sont inscrits, soit deux fois plus qu'à la rentrée 2022. "On s'attend à beaucoup de travail. On va devoir rediriger beaucoup de monde vers d'autres associations", poursuit Benjamin, contraint de limiter le nombre de bénéficiaires à 300 cette année. La majorité d'entre eux sont des étrangers, "démunis face au système français", mais les profils évoluent. "On assiste à une vraie paupérisation des étudiants", conclut-il.
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