Son domaine, c'est l'apesanteur. Gilles Clément, directeur de recherche au CNRS, est un spécialiste des astronautes. "J'en ai testé plus de 230", précise-t-il. Depuis 2021, il a rejoint le laboratoire Comete de l'université de Caen pour étudier les effets de la gravité et de l'apesanteur sur le corps humain. Il travaille en particulier sur la gravité de la planète Mars, pour ainsi préparer les astronautes aux très longs voyages vers la planète rouge d'ici 2030. Début octobre, Gilles Clément a d'ailleurs reçu un prix de la NASA, un Silver Snoopy Award, pour "sa contribution à la sécurité et au succès des missions", expliquait le laboratoire caennais.
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L'un de ses "sujets" de travail ? L'astronaute normand Thomas Pesquet : "Ça s'est très bien passé, il était volontaire pour faire l'expérience." Pour ce projet, le chercheur et son équipe réalisent des tests sur les astronautes, mais pas seulement : "Je compare la désorientation spatiale, les troubles de la marche et de la perception du temps chez les astronautes de retour d'un vol spatial avec ceux observés chez des patients souffrant de troubles de l'équilibre." En effet, cette approche est complémentaire : "Ce déficit d'équilibre rencontré par les astronautes quand il rentre de mission, on le retrouve chez les patients dont le système vestibulaire est affecté et qui ont des troubles de l'équilibre." Selon Gilles Clément, ce projet est "gagnant-gagnant" pour les astronautes et ces patients. Pour avoir toutes les données nécessaires, le directeur de recherche étudie la perception de l'orientation, des distances, de la profondeur, de l'inclinaison et du temps. "Le but est de comprendre comment le cerveau construit une représentation de notre espace-temps."
24 heures en apesanteur
Depuis 40 ans maintenant, ce chercheur étudie les astronautes. Bien qu'il ne soit jamais allé dans l'espace, Gilles Clément totalise environ 24 heures en apesanteur, à bord d'un avion qui effectue des vols paraboliques, et recréé ainsi cet état pendant quelques secondes. Lorsqu'on lui demande s'il est passionné de l'espace, il répond : "Forcément". Pourtant, quand ce scientifique originaire de la Drôme a fait une thèse dans les années quatre-vingt au sujet des problèmes de postures et d'équilibre, il ne pensait pas travailler un jour dans ce domaine. Mais le Cnes, le Centre national d'études spatiales, recherchait des scientifiques. C'est ainsi qu'a commencé l'aventure. Et cette dernière ne va pas s'arrêter avec la fin de sa mission à Caen en 2024 : Gilles Clément, 67 ans, compte ensuite se consacrer à l'écriture d'articles scientifiques et d'un nouveau livre.
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