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Caen. La course à pied ? Tout le monde s'y met !

Sports. La course à pied connaît un engouement incroyable à Caen. Clubs sportifs, organisateurs de courses et pratiquants témoignent.

Caen. La course à pied ? Tout le monde s'y met !
De ses débuts à 12 adhérents, le groupe des "Caen Runners" en compte désormais 180, dont 80 coureurs réguliers.

Il suffit de passer cinq minutes à la Prairie pour constater le nombre affolant de Caennais qui se sont pris de passion pour la course à pied. Depuis la Covid-19, l'engouement pour le running est remarquable, aussi bien à Caen qu'au niveau national. Parfois pour s'aérer l'esprit, pour garder la forme, pour le côté convivial ou encore pour un objectif sportif, chacun y trouve son compte. C'est "entre potes" qu'a été créée l'association "Caen Runners", en 2015, sur le principe uniquement de courir et passer un moment convivial en groupe, sans penser à la performance. Huit ans plus tard, le groupe de 12 personnes s'est élargi à 180 adhérents. "On compte 75 nouveaux depuis la rentrée, explique Christophe Lainé, le président. C'est du jamais vu !" Victime de son succès, l'association est même contrainte de prendre des mesures dans son organisation. "On change les circuits en évitant au maximum les passages sur les routes. On évite le centre-ville. Et puis, on a mis en place des serre-files afin de garantir la sécurité sur le bas-côté."

"Pour la première fois, on est obligés
de refuser des gens"

Cette recrudescence d'amateurs de running se fait ressentir dans les clubs locaux. Au Caen Ahletic Club (CAC), un tiers des licenciés font partie du groupe "loisir", c'est-à-dire d'un groupe de coureurs qui viennent pour le plaisir, sans se prendre la tête. "Les jeunes et les loisirs sont les catégories qui ont connu la plus forte hausse de licenciés ces trois dernières années", reconnaît Loïc Revert, du Caen Athletic Club. Le club phare d'athlétisme de Caen compte quatre groupes de loisirs dont près de 400 licenciés. Il y a deux ans, il y en avait 70 de moins. Comme l'association des "Caen Runners", il est aussi victime de son succès. "Pour la première fois, on bloque les inscriptions et on est obligés de refuser des gens. C'est frustrant de ne pas pouvoir accueillir tout le monde." Faut-il développer l'offre loisir ? "On réfléchit à développer le nombre d'encadrants sportifs pour subdiviser les groupes par exemple." Pas totalement "surpris" par cette recrudescence de demandes post Covid-19, le président du CAC l'est plutôt par l'arrivée de nouveaux profils. "On remarque un rajeunissement des néo-pratiquants, qui couraient peut-être plus dans leur coin et qui apprécient de plus en plus la structure d'un club, même en loisir, analyse-t-il. Avant, on avait très peu de runners de la tranche d'âge 20-30 ans." Sans compter le défi que la course à pied représente aujourd'hui. Afficher son challenge sur les réseaux sociaux ou sur Internet fait aussi partie d'une mode. Camille Bazil, chargée de communication sur le Marathon de la Liberté, le constate. "Il y a un engouement très fort pour les longues distances (voir chiffres par ailleurs, ndlr). Aujourd'hui, l'objectif des gens est d'être finisher", explique-t-elle, observant également une féminisation du peloton. Pour Loïc Revert, "la pratique solo pour la simple performance est en voie d'atténuation. Aujourd'hui, l'important est de partager un moment avec des copains". Partant de ce postulat, la course à pied a définitivement beaucoup d'avenir.

"La première fois, j'avais des crampes dans les jambes"

Caen. "La première fois, j'avais des crampes dans les jambes"
En juin 2023, 2 100 coureurs ont pris le départ du Marathon de la Liberté, soit une progression de 75 % en cinq ans. - JH PHOTOGRAPHE

Que ce soit pour le plaisir ou pour réaliser un challenge, ils se souviennent de leurs débuts en course à pied. Témoignages. 

Qu'ils soient néorunners ou coureurs confirmés, ils se souviennent tous de leur premier footing. Ces Caennais racontent.

Anaïs Ménétrier, 29 ans,
pratique la course à pied depuis un an

Comme beaucoup de néorunners, Anaïs Ménétrier s'est lancée dans la course à pied pendant le confinement lié à la crise de Covid-19. Forcée de quitter sa salle de sport préférée, elle a dû trouver une alternative. "C'est une copine qui m'a emmenée pour un parcours de 6km. C'était difficile, j'avais des crampes dans les jambes, se souvient-elle. Ça m'a donné envie d'y retourner pour faire mieux, sans souffrir." Bercée par le dépassement de soi, elle s'est mise à courir régulièrement depuis un an et s'est même lancé le défi d'un semi-marathon en juin dernier. Challenge réussi en 2h15. "Je ne prends pas énormément de plaisir pendant la course, mais je me sens super bien après", témoigne-t-elle. Elle avoue avoir du mal à se motiver seule, d'autant plus pendant l'hiver. Son toutou Luah reste son meilleur allié.

Cécile Viel, 34 ans,
court pour s'aérer l'esprit

Fille d'un papa sportif, Cécile a le profil type d'une sportive qui s'est prise au jeu de la course à pied. Bien qu'elle coure depuis l'âge de 16 ans, elle s'est inscrite sur des courses en compétition "pour le challenge" sur le tard. "Au départ, je courais 20 minutes, pas plus. Puis, j'ai allongé les distances." Si on lui demande pourquoi elle court, elle répond sans hésiter : "Pour m'aérer l'esprit et aller toujours plus loin." Désormais, elle est inscrite en club "pour courir en groupe". Sans objectif de chrono, elle a franchi la ligne d'arrivée du Marathon de la Liberté en juin dernier. "Je voulais être capable de me dire que je pouvais courir 42km", poursuit cette mordue du bitume. Comme elle n'en a jamais assez, elle a déjà noté plusieurs courses dans son agenda.

"C'était dur, je me disais que
ce n'était pas fait pour moi"

C'est au marathon de Rennes qu'elle s'élance ce week-end, avant de participer à l'événement Courir entre deux O à la fin du mois de novembre.

Camille Larsonneur, 29 ans,
finisher du Marathon de la Liberté

Camille a commencé la course à pied pour perdre du poids. "C'était dur, je me disais que ce n'était pas fait pour moi. Je me disais que je n'y arriverais jamais, se remémore la jeune femme, victime de troubles du comportement alimentaire. C'était décourageant et démotivant." Palier par palier, elle se donne des petits challenges. D'une séance par semaine, elle passe à trois footings hebdomadaires, et ce depuis quatre ans. Comme beaucoup de coureurs piqués par la pratique, il lui est désormais impossible d'imaginer sa vie sans course à pied. "Si je n'y vais pas, je pète les plombs, sourit-elle, tout juste finisher du Marathon de la Liberté. Il y a dix ans, j'aurais dit que je voulais changer de sport. Quand je courais 45 minutes, c'était le marathon de ma vie." Une belle leçon de vie.

"Après la Covid-19, les Caennais se sont mis à marcher puis à courir"

Caen. "Après la Covid-19, les Caennais se sont mis à marcher puis à courir"
Benoit Gosselin, co-responsable du magasin Running conseil.

La folie du running profite aussi aux rayons des magasins. Entretien avec Benoit Gosselin, co-gérant de la boutique Running conseil, dans le centre-ville de Caen.

Benoit Gosselin est co-directeur du magasin Running conseil, en centre-ville.

Observez-vous un engouement pour
la course à pied à Caen depuis
la crise de la Covid-19 ?

"Oui, on l'a ressenti dès la crise. Avec le périmètre du kilomètre autorisé, les Caennais se sont mis à marcher puis à courir. On a eu un flux important de néo-coureurs et de coureurs habitués."

Est-ce toujours le cas depuis un an ?

"Après une montée en flèche, je pense que ça stagne. En moyenne, on a 40 clients par jour qui achètent des chaussures ou des accessoires pour la course à pied."

Quels types de profils avez-vous 
rencontrés ?

"On a de tout. On reçoit des clients au magasin qui n'avaient même pas de chaussures de course à pied et qui couraient avec la paire de sneakers qu'ils avaient chez eux. Autre exemple : une dame qui s'était arrêtée de courir s'est lancé un challenge en famille. Elle a décidé de courir un semi-marathon en juin prochain. Au fur et à mesure, en se découvrant une passion ou un intérêt pour leur santé, ils reviennent régulièrement."

La diversité de l'offre d'événements
de course à pied a-t-elle un impact
sur vos ventes ?

"Oui, l'offre s'est développée avec l'arrivée des trails urbains nocturnes par exemple. Juste avant l'événement Caen ça bouge (organisé le 7 et 8 octobre, ndlr), des personnes sont venues nous acheter une lampe frontale."

Une garderie pour mamans et papas sportifs au CAC

Au Caen Athletic Club, les parents sportifs peuvent laisser leurs enfants à la garderie. Ce service rencontre un franc succès.

En voilà une idée lumineuse. Depuis 2010, le Caen Athletic Club (CAC) propose un service de garderie pour les parents sportifs. Deux fois par semaine, le mardi soir (de 17h45 à 20h15) et le samedi matin (de 9h45 à 12h15), les enfants de 3 à 11 ans sont accueillis en garderie pendant que les parents vont courir. Une manière d'attirer des néo-coureurs et de permettre par exemple à un couple de faire du sport, selon Anne-Laure Picot, secrétaire générale du club. "C'est un service en plus qui permet d'attirer de nouveaux licenciés et de répondre à un besoin." Au départ, ce dispositif est né car "plusieurs jeunes mamans athlètes étaient forcées d'arrêter l'entraînement à cause de la grossesse. On s'est dit qu'il fallait trouver une alternative pour continuer la course à pied", poursuit-elle.

Pari gagnant. "L'arrivée de la garderie a fait exploser la fréquentation du club", assure Loïc Revert, président du CAC. Un encadrant diplômé s'occupe des enfants au centre d'animation de la Prairie, juste en face du Stade Hélitas. Selon leurs envies, les enfants peuvent participer à diverses activités comme de la peinture, de la lecture ou encore des jeux de société. Sans rencontrer de "recrudescence particulière après la Covid-19", selon Anne-Laure, ce système de garderie rencontre un succès fou constant, si bien que parfois, le samedi, "on accueille jusqu'à 15 enfants. On a même besoin d'avoir deux personnes sur l'encadrement". Ce service est gratuit pour tous les licenciés et licenciées du club.

Quelques chiffres clés

Caen. Quelques chiffres clés
A Caen, les événements sportifs attirent de plus en plus de coureurs.

Découvrez quelques chiffres clés sur la pratique du running à Caen.

2 100

Chaque année, l'événement du Marathon de la Liberté attire des milliers de participants. En cinq ans, le nombre de participations sur le marathon et le semi-marathon a explosé. De 1 200 coureurs en 2018, le marathon en a attiré 2 100 en juin 2023, soit une hausse de 75 %. Sur le 21km, l'organisation a constaté une hausse de 19 % (5 000 participants en 2023).

1 000

Sur le 10km, les organisateurs du Marathon de la Liberté ont compté 1 000 Caennais sur les 4 500 inscrits. Ils étaient 960 Normands sur l'épreuve reine, soit presque la moitié du peloton.

49

Sur les cinq dernières années, les courses locales se féminisent. 49 % des participants sur le 10km du Marathon de la Liberté étaient des femmes en juin 2023. Sur le marathon, on comptait 18 % de femmes contre 13 % en 2018.

3 000

L'événement "Caen ça bouge", organisé samedi 7 et dimanche 8 octobre, a affiché complet. 3 000 coureurs ont arpenté les rues de la ville. "On a augmenté les jauges chaque année depuis trois ans, explique Vincent Eudier, l'un des organisateurs. Les réservations étaient pleines trois semaines avant l'événement sur le 7km et le 14km. Sur le 21km, c'était complet une semaine avant." Preuve que les Caennais aiment courir.

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