La glace qui a été témoin de ses plus grands exploits est désormais le symbole de sa résilience. Hockeyeur des Drakkars de Caen et international français, Jérémie Romand a vu sa carrière basculer le 14 octobre 2022. Il a 34 ans lorsqu'on lui diagnostique un cancer des os, le contraignant à raccrocher les patins. Un an après, il raconte son combat, en pleine rémission.
Un diagnostic difficile à accepter
Les trois semaines qui ont suivi l'annonce de son cancer ont été très compliquées à vivre pour l'ancien international français, qui a dû accepter ce changement brutal de vie. "On nous annonce beaucoup de choses d'un coup : la maladie et tout son déroulement. Cela a marqué la fin de ma carrière sportive, confie le trentenaire. J'ai remonté assez vite la pente mentalement, pour me préparer et être prêt à affronter tous les traitements à venir."
Entre chimiothérapies et opérations
La longue période de soins a été tout aussi douloureuse. Jérémie Romand a enchaîné les séances de chimiothérapies - entraînant la perte de ses cheveux notamment -, alternant des cycles de quatre jours, du lundi au jeudi toutes les trois semaines, et ce durant les quatre premiers mois. Après chaque retour de l'hôpital, les mêmes symptômes étaient présents. "Jusqu'au dimanche, je n'étais pas très bien, fatigué et ballonné. Et à partir de la deuxième semaine, j'essayais de reprendre une vie normale, raconte-t-il. Puis, après 15 jours, je retournais à la clinique pour les soins." Le traitement ne s'est pas arrêté là : Jérémie a dû subir une opération. Une prothèse totale au niveau du genou a été posée à la suite de la coupe de l'os du fémur, zone de la tumeur, afin de lui permettre de marcher. Celui qui a balayé les patinoires de France (16 saisons en Ligue Magnus) a passé deux mois au centre de rééducation d'Hérouville-Saint-Clair, ce qui a provoqué de nombreuses douleurs physiques, avant quatre nouvelles séances de chimiothérapie. Les traitements ont pris fin au mois de juin.
Le premier examen post-traitement, celui des trois mois, a lieu jeudi 12 octobre. Désormais, place à un nouveau chapitre pour le sportif qui doit laisser la crosse au placard. "À la moindre sensation inhabituelle, on se pose beaucoup de questions, même s'il ne le faut pas. Je suis assez stressé, mais quand même confiant", avoue désormais l'entraîneur adjoint caennais.
Ses proches, sa force
Pour Jérémie Romand, sa famille est d'un soutien extraordinaire.
Pendant ces douze derniers mois d'épreuves, Jérémie Romand a été incroyablement bien entouré. Sa femme a joué un rôle essentiel, comme il le souligne : "Elle a tout fait, elle a géré mon fils, géré la maison… Elle m'a géré, moi aussi. Elle m'emmenait à mes rendez-vous, elle a été très importante." Son club, les Drakkars de Caen, a été une précieuse source de soutien. Ils ont toujours été là pour lui, et il a désormais intégré le staff en tant qu'entraîneur adjoint. "J'ai eu la chance d'assister l'entraîneur comme je ne jouais plus pendant la maladie. il m'avait demandé de rester avec lui et, pendant l'été, nous avons échangé. Mon désir était de rester en contact avec l'équipe, et le club a accepté", explique-t-il. Mais, par-dessus tout, c'est son fils qui l'a soutenu mentalement. "Quand on voit son enfant nous regarder de la même manière, jouer de la même manière, qui reste heureux, sourit, s'amuse, on n'a aucune envie d'être un frein pour lui ni d'être la personne malade à ses yeux." Désormais, il n'a qu'un rêve, celui de pouvoir échanger des palets sur la glace avec son fils.
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