À partir du 1er janvier 2024, tout le monde devra trier ses biodéchets. Du moins, en théorie. Les déchets alimentaires ne sont pas loin de représenter un quart du total des détritus jetés dans la poubelle grise chaque semaine. Pour un foyer de quatre personnes, ces déchets compostables représentent 4,2 kg des 19,9 kg au total, selon les données du Syvedac, le Syndicat pour la valorisation et l'élimination des déchets de l'agglomération caennaise. "Tout cela alors que le coût de l'incinération des déchets augmente", commente Olivier Paz, son président. Conclusion, valoriser les déchets c'est donc possible et bénéfique pour le portefeuille. "Les efforts de chacun profitent à tous", assène l'élu.
Voici la quantité de déchets d'une famille de quatre personnes selon les données du Syvedac, le Syndicat pour la valorisation et l'élimination des déchets de l'agglomération caennaise.
Alors que les collectivités territoriales doivent obligatoirement proposer une solution de tri à la source des déchets alimentaires pour tous les ménages à compter de 2024, chacune des membres du Syvedac a présenté ses options. Il en existe au final trois.
Le composteur individuel
C'est la solution la plus simple et la plus développée. Chacun possédant une maison peut mettre dans son jardin un petit, ou grand, compost, en bois ou en plastique, afin d'y jeter ses déchets organiques. Par exemple, Caen la Mer ou Lisieux Normandie distribuent gratuitement ces composteurs. Autour de Caen, 20 000 foyers sont déjà équipés, sur les 62 000 recensés. Au sein de la communauté d'agglomération Lisieux Normandie, l'objectif est d'avoir distribué environ 11 000 composteurs individuels d'ici 2027. Exactement 1 693 l'ont été en 2023, contre 122 l'an passé, preuve que les choses s'accélèrent.
Pour certains, il faudra financer ce composteur. Comptez 10 € pour les habitants de la communauté de communes Cœur de Nacre, et 20 € pour ceux de Normandie Cabourg Pays d'Auge. "On remarque que le tri est toujours mieux effectué à la campagne qu'en ville", note Olivier Paz.
Le compostage partagé
Pour les habitants de résidence en ville, le compostage partagé est une solution. Quand la surface le permet, des bacs sont installés, et chaque habitant est invité à y déposer ses déchets. Néanmoins, il faut un référent, qui s'occupe de jeter un œil régulièrement à ces bacs. Dans le quartier des Belles Portes à Hérouville-Saint-Clair, c'est le rôle de Laurent Dubois. Il s'occupe de brasser le compost, le redistribue aux habitants, vérifie que l'équipement est bien fonctionnel… Cela lui prend environ une heure par semaine. "Les gens s'arrêtent, viennent nous voir, on discute… Ces bacs permettent aussi de créer du lien social", affirme-t-il. Ce n'est pas un hasard si Olivier Paz les compare aux lavoirs d'autrefois.
"Il y a deux ans, nous avions pesé 52 kg de déchets en 15 jours, pour 35 foyers, cela représente une tonne à l'année", illustre Laurent Dubois. Mais face à la potentielle difficulté de trouver un "référent compost", les collectivités ne sont pas toutes optimistes avec cette option. Néanmoins, des discussions, avec les bailleurs sociaux notamment, sont déjà en cours pour les implanter. "Nous avons actuellement onze sites de quatre composteurs, mais nous ambitionnons d'en posséder 394 avant 2027", explique Johnny Briard, conseiller délégué aux déchets au sein de la communauté d'agglomérations.
Les points d'apport
Dernière solution évoquée, la collecte séparée. À l'image de la collecte du verre, vous allez déposer vos bios déchets dans une poubelle collective, et la collecte sera gérée par des camions bennes dédiés. Caen la Mer envisage par exemple d'en mettre 200 en place d'ici l'an prochain. Cette option est à privilégier en ville, quand il n'est pas possible d'avoir des composteurs partagés. Au sein de Lisieux Normandie, un maître composteur a notamment été recruté dans ce but. Une trentaine "d'abris-bacs" devrait être déployée dans le courant de l'année 2024. Ces points d'apports volontaires seront également présents au sein de Normandie Cabourg Pays d'Auge.
Conclusion, les collectivités territoriales membres du Syvedac sont bien décidées à respecter la loi en proposant à chacun une façon de trier ses déchets organiques. Et à écouter Laurent Dubois, bien renseigné sur le sujet, "il n'y a aucun aspect négatif au fait de faire du compost avec ses déchets alimentaires !".
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