Le Syndicat des directrices et directeurs d'école (S2dé) a dénoncé mercredi la suspension d'une directrice d'une école maternelle à Conches-en-Ouche, commune de l'Eure où était scolarisée une fillette de trois ans morte après des violences présumées de la part de sa mère et son beau-père.
Mardi 26 septembre, outre la suspension "à titre conservatoire" de la directrice, le rectorat a annoncé avoir diligenté "une enquête administrative afin de faire la lumière sur la chaîne de signalement des faits par les services de l'Éducation nationale".
La fillette, portant "de multiples hématomes" d'âges différents sur le corps, est décédée dans la nuit de samedi à dimanche après son arrivée au CHU de Rouen à 1 h 53, malgré l'intervention des secours au domicile familial à Conches-sur-Ouche.
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Selon le procureur de la République d'Évreux, Rémi Coutin, la fillette "n'aurait pas été scolarisée la semaine précédent le drame" et "ni la gendarmerie, ni la justice, ni les services de l'aide sociale à l'enfance n'avaient été informés" des "violences difficilement soutenables" subies par la petite fille.
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Dans un communiqué intitulé "L'Opprobre", le Syndicat des directrices et des directeurs d'école de l'Éducation nationale (S2dé), regrette que le directeur ou la directrice d'école soit "le fusible idéal pour endosser toutes les responsabilités, tous les maux de notre pays".
"Nous sommes responsables de tout en subissant toutes les défaillances du système sans le moindre moyen : aucune vie scolaire pour appeler les familles des élèves absents chaque matin, aucun secrétariat pour gérer les appels téléphoniques ou les emails en temps réel, aucun personnel présent dans les couloirs le temps des classes, des directeurs, pour 80 % d'entre eux, qui ont une double tâche : enseigner et diriger", poursuit le communiqué.
"L'enquête nous établira certes la vérité et les responsabilités de chacun mais tout le monde devrait être coupable : les voisins qui entendaient les nombreuses disputes selon leurs propres déclarations, la mairie de Conches-en-Ouche où habitait cette famille, les commerçants où ils faisaient leurs achats, la personne qui aurait appelé le 119 et l'interlocuteur qui aurait dit de rappeler…", liste le syndicat, qui dit avoir écrit au ministère de l'Education nationale pour demander "en urgence une entrevue".
Dans le volet judiciaire de cette affaire, la mère et son compagnon ont été mis en examen pour meurtre sur mineur de moins de 15 ans et violences, et placés en détention provisoire.
Avec AFP
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