Cela n'était pas arrivé depuis 20 ans, en France. Le gouvernement a lancé, vendredi 15 septembre, une campagne nationale de lutte contre les violences sexuelles faites aux enfants.
Elle se décline sur les réseaux sociaux, au cinéma, en affichage mais aussi à travers un spot télévisé, diffusé pour la première fois lors du match de rugby France-Namibie. Ce clip met en scène une petite fille d'environ 8 ans dont la voix intérieure évoque "un secret" : l'homme qui vient la garder, chez elle, lui a dit qu'ils pouvaient "faire des trucs de grands tous les deux". Le spot rappelle ensuite qu'en France, toutes les trois minutes, "un enfant est victime d'inceste, de viol ou d'agression sexuelle" et renvoie au 119, numéro d'appel national de l'enfance en danger.
#BrisonsLeSilence | Toutes les 3 minutes, un enfant est victime d'inceste, de viol ou d'agression sexuelle.
— Gouvernement (@gouvernementFR) September 12, 2023
📞 Au moindre doute, appelez le 119. pic.twitter.com/z87NyzVBKT
Pour Martine Erard, thérapeute et présidente de l'association normande Reprenvis (Réseau de prévention Normandie Violences Sexuelles), "ce type de campagne peut donner le courage aux enfants de parler". Surtout, elle espère "que cela donnera le courage aux adultes de bouger. Car il faut que les enfants parlent, mais aussi qu'on les entende. Une violence sexuelle, ce n'est pas anodin. Si on ne la soigne pas, on ne guérit pas".
La Commission indépendante sur l'inceste et les violences sexuelles faites aux enfants (Ciivise) estime à 160 000 le nombre d'enfants victimes chaque année, en France. Selon l'Inserm, près de 40 % des violences sexuelles avant 18 ans ont lieu avant l'âge de 11 ans. "Nous sommes tous concernés, poursuit Martine Erard, soit parce que l'on est victime, soit parce que l'on connaît des victimes, soit parce qu'on a envie qu'il y ait de moins en moins de victimes. On peut essayer de mettre les agresseurs dans une position délicate."
Martine Erard - présidente de Reprenvis
Former les professionnels
Reprenvis accompagne toute personne victime de violences sexuelles, qu'elle soit homme ou femme, agressée étant enfant ou adulte. Basée au Havre, elle tient des permanences à Lillebonne et Lisieux, mais peut agir sur l'ensemble de la Normandie. Elle propose notamment des groupes de parole, de la médiation corporelle et de l'escrime thérapie. Elle forme également des professionnels (médecins, infirmiers, avocats, enseignants…) ou simples citoyens à la question des violences sexuelles : "Quand les gens sont formés, ils sont plus à l'aise avec le sujet et on vient leur parler." L'association organise deux formations par an, avec des informations juridiques, des notions sur le mécanisme du silence, le psycho-corporel, le consentement, les conséquences sur la santé, etc. La prochaine aura lieu à Bolbec, samedi 18 et dimanche 19 novembre.
Nuit du Droit : la secrétaire d'État attendue au Havre
À l'occasion de la Nuit du Droit, le tribunal judiciaire du Havre, en partenariat avec le barreau et l'université, organise une conférence-débat sur le thème "L'enfant face aux violences, quelle protection ? Regards croisés sur les systèmes judiciaires américain et français ". Cette soirée se déroulera en présence de Charlotte Caubel, secrétaire d'État auprès de la Première ministre chargée de l'enfance et d'une délégation américaine du tribunal et du barreau de Tampa, en Floride. Rendez-vous de 18 heures à 21 heures à l'amphithéâtre Jules Durand, campus Lebon. Places limitées. Inscription auprès de l'université du Havre conseillée.
Pratique. Association Reprenvis, joignable au 07 83 36 60 45 ou par mail à reprenvis.asso@gmail.com
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