Elle a été retrouvée, au 4e étage du Museum d’Histoire Naturelle, au cours des travaux faits pour la réouverture du lieu, fermé en 1996. “Lorsqu’un guerrier maori mourait, sa tête, considérée comme le siège de l’âme, était coupée puis conservée un moment avant d’être enterrée, explique Sébastien Minchin, directeur du Muséum. Au XIXe siècle, ces têtes tatouées sont devenues de véritables objets de collection. Beaucoup d’entre elles ont été ramenées en Europe. Celle-ci a été donnée au Museum en 1875, par un certain M. Drouet, de Paris. Nous ne savons ni quand, ni comment elle est arrivée en France.”
Après la découverte de la tête s’est posée la question de son devenir. “C’est un reste humain : il n’était pas question de l’exposer, comme on le faisait au XIXe siècle, pour présenter les rites de peuples du bout du monde.”
Fallait-il la conserver dans la réserve, dans de bonnes conditions, tant au niveau de l’éthique que de la conservation, ou la rendre ? Car depuis une vingtaine d’années, les Maoris, par la biais du musée néo-zélandais de Te Papa Kaïhautü , demandent qu’on leur restitue les restes de leurs ancêtres, afin de les inhumer. Si certains pays ont accepté de le faire, la France le refuse, les considérant comme un objet patrimonial et donc inaliénable.
Il a fallu une loi spéciale
Les restes humains n’ont pas de statut juridique, et donc aucune protection devant la loi. La Ville de Rouen a donc décidé d’engager une première procédure de restitution, fin 2007. Celle-ci a été annulée par Christine Albanel, alors ministre de la Culture, qui affirmait que cette tête, étant un bien patrimonial, était inaliénable et ne pouvait être rendue. Un projet de loi nominative de circonstance, qui permettrait cette restitution, est donc proposée en 2007 par Christine Morin-Desailly, alors maire-ajointe à la culture. Valérie Fourneyron, devenue maire, a poursuivi cette démarche. Grâce à cette loi, votée en mai 2010, la tête maorie sera rendue une fois pour toutes à son peuple lundi prochain 9 mai.
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