Une centaine de bateaux au départ de la Transat Jacques Vabre, dimanche 29 octobre, c'est du jamais vu. Pour les trente ans de l'épreuve, c'est une affluence inédite qui se profile. À vingt-six jours du départ, les organisateurs ont dévoilé, ce mardi 3 octobre, les chiffres : 95 bateaux seront au rendez-vous, dont quarante-quatre Class 40, quarante Imoca, six Ocean Fifty et cinq Ultim.
Des départs successifs
À tel point qu'il a fallu réorganiser le départ, au large du Havre : "Il y aura quatre départs successifs, toutes les dix minutes, de manière à traiter chaque flotte dans les meilleures conditions", détaille Gildas Gautier, codirecteur général de la Route du café. Les Ultim ouvriront le bal à 13 h 02, avant les Ocean Fifty à 13 h 12, les Imoca à 13 h 22 et enfin les Class 40 à 13 h 32. Outre l'intérêt sportif et télévisuel, ces départs en léger décalage sont aussi "plus faciles à gérer" en termes de sécurité. Les concurrents auront quitté les pontons un peu plus tôt, entre 8 h 30 et 10 h 30, avec à la clé une belle parade nautique devant le quai de Southampton. Une tribune de 500 places dédiée au public sera d'ailleurs installée non loin de la catène de conteneurs.
Pour la seconde fois, c'est la Martinique qui sera la destination d'arrivée de la flotte, avec des parcours différents, là aussi, pour chaque catégorie de bateau. Le plus long (7 000 milles) sera réservé aux Ultim, qui traverseront deux fois le célèbre Pot au Noir, zone réputée pour ses vents instables. Les Imoca et Ocean Fifty feront eux aussi un crochet par l'Atlantique sud avec près de 6 000 milles à parcourir ; quant aux Class 40, ils resteront en Atlantique nord sur environ 4 500 milles. Les premiers concurrents sont attendus aux alentours du 12 novembre à Fort-de-France.
Les chiffres de la Transat Jacques Vabre.
Seize Normands au départ
Parmi les 190 marins à s'élancer, on dénombre dix-sept nationalités différentes, dix-huit femmes (dont trois duos féminins) et une quinzaine de Normands. Soixante-dix-sept "bizuths" prendront le départ pour la toute première fois.
Plusieurs skippers attachés au Havre seront au rendez-vous. En Imoca, Charlie Dalin tentera de s'imposer pour la seconde fois, sur un bateau neuf, Macif Santé Prévoyance, en duo avec Pascal Bidégorry. La Manchoise Sophie Faguet, Havraise d'adoption, sera coskippeuse de Sébastien Marsset sur Foussier - Mon Courtier Énergie.
En Class 40, Cédric Chateau, entraîneur du Pole espoirs normand, basé au Havre, courra avec son ancien protégé, Guillaume Pirouelle, sur un Seafrigo-Sogestran neuf. L'avocat Renaud Courbon disputera sa troisième Jacques Vabre avec François Champion, enseignant à l'École nationale supérieure maritime, à bord de The Sea Cleaners - Univerre - ENSM. Enfin, le jeune Thimoté Polet fait équipe avec le Cherbourgeois Pierrick Letouzé sur Zeiss - Weeecycling.
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Pratique. 16e Transat Jacques Vabre, ouverture du village le vendredi 20 octobre autour du bassin Paul Vatine. Départ des bateaux pour la Martinique le dimanche 29 octobre.
Gildas Gautier : "L'impact environnemental est un sujet de réflexion continu"
Le co-directeur général de l'Association Transat Jacques Vabre livre quelques réflexions sur ces trente ans de succès.
Trente ans, cent bateaux… Exceptionnel !
"Le bassin Paul Vatine sera rempli comme jamais. Il a fallu investir davantage dans des pontons mobiles pour accueillir convenablement la flotte. Pour la première fois, les Imoca seront installés perpendiculairement aux quais, comme les Class 40. Nous avons aussi repensé le départ, avec quatre départs toutes les dix minutes."
Comment analyser ce succès après 30 ans ?
"Les partenaires fondateurs sont toujours aux manettes, cela veut dire trente ans d'investissements continus, qui ont permis d'installer la course dans le calendrier sportif et médiatique. Ce partenariat entre une grande ville et une grande marque, sur une période aussi longue, est assez inédit. Les partenaires sont réunis dans une association, ce qui permet de réinvestir 100 % des recettes dans la course ou la compensation carbone, puisque l'on a une politique d'écoresponsabilité assez forte."
C'est un enjeu pour les futures éditions ?
"C'est un sujet de réflexion continu, depuis 2007. Cela passe par la charte environnementale signée par les skippers, mais on l'impose aussi à nos partenaires, aux exposants sur le village. 80 % de notre empreinte carbone est liée à la venue des spectateurs en voiture. Nous mettons donc en place un ticket vert, avec des cadeaux, pour les inciter à prendre les transports, le vélo, etc. Le retour des bateaux après l'arrivée est aussi un sujet. Certains propriétaires imposent un retour rapide, en cargo. Nous ne sommes pas suffisamment mûrs pour imposer le retour à la voile alors que l'écosystème ne peut pas suivre, mais cela fait partie des axes de réflexion pour 2025."
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