Les faits remontent à juin 2020. Un couple domicilié à Giberville, qui a déjà une fille, donne naissance à des jumeaux. La maman souhaite reprendre son travail et le couple choisit un mode de garde d'enfants à domicile. Ils embauchent en janvier 2020 une femme de 34 ans, titulaire d'un BEP carrières scientifiques et sociales. Cette personne est vite considérée comme un membre de la famille. Les parents ont une totale confiance en elle.
L'enfant fait un malaise
Un matin, le 16 juin 2020, la jeune femme change la couche du petit garçon de huit mois et s'aperçoit qu'il s'est beaucoup sali. Elle décide de lui donner une douche rapide, mais le bébé fait un malaise. Pour le réanimer, la nounou le secoue. Elle appelle les secours et l'enfant est conduit au CHU.
Les médecins qui l'examinent ne constatent rien de grave, le bébé rentre chez lui. Quelques jours plus tard, la mère, remarquant qu'il n'est pas en forme, le remmène au centre hospitalier. Là, après des examens plus poussés, on soupçonne le syndrome du bébé secoué. L'enfant est opéré.
Un signalement est fait et les parents et la nounou sont mis en garde à vue. Les parents sont vite disculpés. La nounou nie l'avoir secoué, puis finit par avouer qu'elle a peut-être été un peu brutale, mais que c'était pour le faire réagir lors de son malaise qui lui a fait très peur. Elle assure qu'à aucun moment, elle n'a voulu lui faire du mal.
L'enfant devra être suivi durant plusieurs années
À la barre, au tribunal de Caen ce jeudi 21 septembre, la prévenue est en pleurs. Elle aime ce bambin. Elle n'a pas pris conscience, sur le moment, que son geste pouvait avoir de graves conséquences. Les parents présents sont en plein désarroi.
Dans son réquisitoire, la procureure admet que ce dossier comporte de lourdes charges émotionnelles. Elle reproche à la nounou de ne pas avoir anticipé les risques de son geste. Elle souligne que si l'enfant ne semble pas avoir de séquelles à ce jour, il devra être suivi très régulièrement jusqu'à ses 8 ans. Elle admet que la peine n'est pas évidente, mais réclame 2 ans de prison avec sursis probatoire.
Le jugement a été mis en délibéré. Il sera rendu le 5 octobre prochain.
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