C'est la nouveauté de cette année, pour faire face à la bronchiolite. Un nouveau traitement préventif, le Beyfortus, est disponible depuis le vendredi 15 septembre. Il est administré par injection et promet des résultats intéressants, selon l'étude européenne Harmonie qui a été, en partie, menée au CHU de Rouen et à l'hôpital du Belvédère.
Pour qui ?
Le traitement s'adresse à tous les nouveau-nés, depuis le 15 septembre. Les nourrissons de moins d'un an sont les plus fragiles et les plus à risques de faire des formes graves, leur système respiratoire étant encore en plein développement. Le traitement est fortement recommandé mais pas obligatoire. Les enfants nés à partir du 6 février peuvent aussi, sur demande, bénéficier du traitement.
• Lire aussi. CHU de Caen. Les annonces du ministre de la Santé pour lutter contre l'épidémie de bronchiolite
Quelle efficacité ?
Selon l'étude Harmonie, menée au niveau européen, plus de 8 hospitalisations sur 10 peuvent être évitées grâce au traitement. L'injection permet de protéger le nouveau-né pour cinq à six mois, ce qui permet de couvrir la période épidémique. Il n'évite pas forcément la maladie mais est efficace contre les formes graves.
Comment se procurer le traitement ?
Le traitement est désormais proposé automatiquement aux mamans lors de leur séjour en maternité ou lors de leur dernier rendez-vous avant l'accouchement. Il peut être directement administré à la maternité et est pris en charge à 100 %. Au CHU de Rouen, 42 nouveau-nés sur 44 ont reçu le traitement depuis qu'il est disponible. Les mamans repartent systématiquement avec une ordonnance en cas de refus, au cas où elle change d'avis. Pour les enfants nés avant le 15 septembre, le traitement peut être demandé sur ordonnance et administré par un médecin, une sage-femme ou une infirmière libérale.
Comment ça marche ?
Le Beyfortus n'est pas un vaccin mais bien une injection directe d'anticorps. "Il va se fixer sur la paroi du virus, le VRS, et va empêcher la pénétration de ce virus dans les cellules du poumon et donc prévenir l'infection ou, en tout cas, la gravité de l'infection respiratoire du nourrisson", explique Stéphane Marret, chef d'un des services de pédiatrie du CHU de Rouen.
Une pathologie très fréquente
L'épidémie 2022-2023 de bronchiolite avait été particulièrement sévère. Causée principalement par le virus VRS, la pathologie entraîne environ 35 000 hospitalisations chaque année pour des enfants de moins d'un an. 35 nourrissons pour 1 000 de moins d'un an vont être hospitalisés à cause d'une bronchiolite, ce qui est considérable. Au CHU de Rouen, lors de l'épisode épidémique de 2022, 321 nourrissons ont été hospitalisés, ce qui a entraîné une saturation de la réanimation pédiatrique et des lits de soins continus.
La prévention
Si le nouveau traitement constitue une arme efficace, il reste essentiel de respecter les gestes de prévention et de bon sens qui peuvent limiter les bronchiolites. "Il ne faut pas présenter le nouveau-né à de la famille les premiers jours, quand ils sont malades", insiste le professeur Stéphane Marret. De même, les gestes barrières, intégrés pendant la Covid, doivent être respectés : port du masque en cas de maladie, aération des pièces, lavage des mains… "La promotion de l'allaitement maternel est aussi essentielle", insiste le spécialiste.
Envie d'afficher votre publicité ?
Contactez-nousEnvie d'afficher votre publicité ?
Contactez-nous
L'espace des commentaires est ouvert aux inscrits.
Connectez-vous ou créez un compte pour pouvoir commenter cet article.