Le texte est signée par douze grands géographes des trois universités normandes et s'intitule "La Normandie : coopérer ou s’effacer ?"
"La réflexion sur l’avenir de la Normandie a été ainsi largement ouverte. Elle est essentielle. Elle doit se poursuivre, écrivent les universitaires unis. Douze géographes des Universités de Caen, du Havre et de Rouen signataires de ce texte ont été associés individuellement à telle ou telle de ces démarches et ils en reconnaissent l’intérêt.
"Mais ils regrettent qu’une réflexion n’ait pas été engagée concernant l’ensemble du territoire normand, et que les intérêts de chacun, région, département ou grande ville, aient été le plus souvent préférés à une vision régionale et globale dans le cadre de l’hexagone et de l’Europe. Ils souhaitent que la démarche soit plus crédible aux yeux des populations. Conscients du temps qu’ils ont eux-mêmes consacré à ces questions, ils pensent utile de prendre position sur quelques points essentiels".
Selon eux,"la Normandie, Haute et Basse associées ou réunies, constitue une belle et grande région. Située à proximité des deux plus importantes métropoles d’Europe, Paris et Londres, elle est à la fois terrienne et maritime. Elle associe à toute la gamme des activités économiques, agriculture, élevage, industrie, commerce maritime, pêche, tourisme, un patrimoine naturel et culturel qui fait le charme de ses campagnes, de son littoral et de ses villes.
"Le triangle des trois grandes cités, Rouen, Caen et Le Havre, vaut bien une métropole de niveau européen, d’autant plus qu’il est complété par un réseau serré de petites villes et de villes moyennes".
Pointant toutefois la démographie "atone" de la région Normandie, les géographes estiment également que "le nom de Normandie, pourtant connu du monde entier, semble plutôt dévalué en France et en Normandie même (...). Les deux petites Normandie seraient-elles devenues un angle faible de l’Hexagone après en avoir été longtemps un point fort ?"
Rappelant les échecs de Normandie métropole (2002-2007), du Projet métropolitain normand (2002-2007) et les difficultés incompréhensibles d’élaboration de la DTA de l’estuaire (1998-2004) et du Pôle Régional de l’Enseignement Supérieur, les douze penseurs s'interrogent. "Fragmentée par ses rivalités internes, la Normandie n’est pas en mesure de combler son retard dans le domaine des communications. Elle est mal reliée à l’aéroport de Roissy, pourtant proche, et l’absence de liaison ferroviaire performante de Caen avec Rouen et Le Havre reste une question ouverte. Le port du Havre est dépendant d’un hinterland trop limité. Les responsables régionaux divisés ne pèsent pas d’un poids suffisant pour imposer une politique cohérente d’aménagement du territoire".
Les priorités, aux yeux des douze signataires : le développement de la façade maritime, "l'amélioration des connexions (de transports, ndlr) de la Normandie toute entière", la stimulation de la recherche, l'innovation et l'initiative et la mise en place d'un "débat citoyen".
Signataires : Arnaud BRENNETOT (Rouen), Madeleine BROCARD (Le Havre), Pascal BULEON (Caen), Michel BUSSI (Rouen), Sophie de RUFFRAY (Rouen), Anne-Marie FIXOT (Caen), Armand FREMONT (Caen et Paris), François J. GAY (Rouen), Yves GUERMOND (Rouen), Robert HERIN (Caen), Bruno LECOQUIERRE (Le Havre), Laurent LEVEQUE (Le Havre).
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