C'est Bertrand Lécureur qui sera le guide, dimanche 17 septembre, au stade Langstaff du Havre, à l'occasion des 40e Journées européennes du patrimoine. "Nous sommes ici sur le plus vieux terrain de rugby français encore en activité", relate ce professeur d'histoire passionné du ballon ovale, auteur du livre Havre Athletic Club Rugby, 1872-2022 (éditions Ramsay). L'enceinte, baptisée en 1925, porte le nom de deux anciens présidents du HAC.
Bertrand Lécureur, passionné d'histoire et de rugby, se mue en guide pour les Journées du patrimoine.
Foot et rugby se partagent le terrain
L'église de Sanvic veille sur ce carré vert rustique, où les premiers échanges de ballon remontent à 1882. Fin XIXe, le terrain est encore entouré de champs et de fermes. À l'époque, on combine le football et le rugby. "Avant les matchs, il fallait s'entendre pour déterminer quelle forme de jeu on allait privilégier : au pied ou à la main", poursuit Bertrand Lécureur.
Ce n'est qu'en 1890 que les disciplines deviennent distinctes. Néanmoins, au stade Langstaff, "la légende prétend que le terrain de rugby était orienté est-ouest et le terrain de football nord-sud, on déplaçait les poteaux entre les matchs".
Quand l'Aviron Bayonnais jouait…
Au début du XXe siècle, Le Havre est l'un des clubs majeurs du championnat de France de rugby. C'est l'âge d'or. Dans les tribunes, 3 000, 4 000 voire 5 000 spectateurs prennent place pour assister aux confrontations face à Tarbes, Bordeaux, Pau, etc. "Le record d'affluence, c'est en mars 1914, pour une phase finale de championnat de France face à l'Aviron Bayonnais", poursuit Bertrand Lécureur. Les Havrais sont largement battus, mais le public se souviendra longtemps des chants des joueurs basques pendant la troisième mi-temps.
Les belles tribunes de la première moitié du XXe siècle…
Un monument aux morts
L'histoire du stade Langstaff est aussi liée aux deux conflits mondiaux. Il est l'une des rares enceintes de rugby à abriter un monument aux morts, comportant le nom des joueurs du HAC tués sur le front, pendant la grande guerre. Plus tard, après les bombardements de 1944, il faut reconstruire : les joueurs eux-mêmes manient pinceaux, truelles ou marteaux pour remettre les tribunes et le terrain d'applont. "Les stigmates de la guerre se sentiront longtemps, le terrain va rester en pente et très bosselé pendant plusieurs années."
Au coin du stade, un monument aux morts érigé après la Première Guerre mondiale.
Cette histoire, le HAC Rugby, dont l'équipe phare évolue désormais en Fédérale 1, entend la préserver. La création d'une fondation est en projet, pour récolter des financements afin, un jour, de rénover ce stade Langstaff, berceau du rugby. D'ici là, il sera possible d'en connaître tous les secrets dimanche 17 septembre.
Le stade Langstaff, haut lieu du rugby
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