Main dans la main, les parents et la sœur d'Allan Affagard ouvrent le cortège qui défile dans les rues du Havre, jeudi 7 septembre. Sur leur tee-shirt noir, le visage souriant du docker disparu et ces mots en lettres blanches : "Aidez-nous à connaître la vérité". Derrière eux, une marée de 3 000 dockers, chasuble rouge sur le dos, venus soutenir les proches de ce "colosse au cœur d'or" et demander "justice pour Allan".
Banderoles et pancartes avaient été préparées par les proches du docker.
Le 12 juin 2020, Allan Affagard avait été retrouvé mort sur le parking d'une école de Montivilliers, quelques heures après avoir été enlevé par des hommes cagoulés, à son domicile de Mélamard, dans le pays de Caux. Un premier procès s'ouvrira lundi 11 septembre, soit trois ans plus tard, à Lille, où se trouve la Juridiction interrégionale spécialisée (JIRS), compétente en matière de lutte contre la criminalité. Trois hommes comparaîtront pour association de malfaiteurs en vue de commettre des crimes et des délits.
"Dix ans de prison contre une vie"
À quelques jours du procès, Danièle, la mère d'Allan Affagard, a pris la parole pour la première fois, face à la foule. "Même si nous ne sommes pas sûrs d'être prêts à endurer cette épreuve et à faire face à ces bêtes enragées, malgré tout, pour Allan, nous nous battrons", a-t-elle déclaré, rappelant que les trois suspects, jugés en correctionnelle, encourent une peine de dix ans d'emprisonnement. "C'est ahurissant. Dix ans de prison contre une vie, contre la vie de notre Allan." La famille du docker sera présente au procès, qui doit durer quatre jours. Elle aspire à "ce que la vérité éclate" pour pouvoir se "reconstruire et retrouver une forme de sérénité".
La prise de parole a laissé place à une minute de bruit pour demander justice pour Allan.
Les trois prévenus ont tous déjà été condamnés à de multiples reprises, rappelait le parquet de Lille en mai 2021, lors de leur arrestation. Ils seront jugés pour leur participation présumée à la préparation de l'enlèvement, la justice n'étant pas en mesure d'établir pour le moment l'action directe de ces hommes dans la mort du docker. Ce procès est "un premier début de réponse pour la famille, elle en attend d'autres", indique Me Mirya Le Petit, avocate des proches d'Allan Affagard, qui évoque une famille "combative", qui s'est préparée à plusieurs cas de figure, y compris à "un silence absolu" des prévenus.
Reportage - Ils demandent justice pour Allan
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