La science, une vocation dès l'enfance pour Mathilde Fontez ? Pas vraiment. La corédactrice en chef du magazine scientifique Epsiloon se souvient. "Ce n'était pas une passion, non. J'étais plutôt généraliste comme élève." Elle passe tout de même un bac S. "Un choix au grand dam de mes profs de français, qui estimaient que je n'avais rien à faire en filière scientifique." Étudiante à la fac du Havre, elle s'intéresse d'abord à la météo puis à l'astronomie et la physique des particules, mue par la volonté de "comprendre la nature". Et sans doute aussi de se challenger. "J'ai choisi la matière qui était ma moins bonne note au bac. Je refusais de ne pas comprendre une discipline dont j'avais envie de poursuivre l'apprentissage."
"Une identité forgée dans
une ville populaire et portuaire"
Cette force de caractère semble héritée de son enfance dans la ville du Havre, à laquelle Mathilde Fontez reste profondément attachée. Elle part en 2003 pour poursuivre ses études à Rouen, puis à Lille, et s'installe finalement en région parisienne. "Mais aujourd'hui, si j'habite à Compiègne (Oise), ville très bourgeoise, presque aristocrate, si je travaille à Paris, je me sens encore complètement havraise." Elle revendique une "identité forgée dans une ville populaire et portuaire" qui la structure. Et Mathilde d'égrainer ses souvenirs : "Cela a toujours été, pour moi, une ville agréable à vivre, grande, fluide, aérée, avec son incroyable plage en centre-ville. L'ambiance y est unique."
Une opinion peu répandue à l'époque. "Quand j'étais petite et que je disais que je venais du Havre, soit les gens ne connaissaient pas, soit ils étaient horrifiés. À mon arrivée à Paris, en 2006, le regard avait déjà changé. L'entreprise de réhabilitation de l'image de la ville a parfaitement fonctionné. J'aime prendre le contre-pied et rappeler que, avant, c'était très sympa aussi !"
De scientifique à journaliste
Prendre le contre-pied fait partie du caractère de Mathilde. Pendant ses études, elle décide changer d'orientation et de se lancer dans le journalisme. "Je me suis très vite rendu compte que j'avais davantage envie de parler de la science que de la faire. J'avais aussi besoin de retrouver les joies de l'écriture." Il y a, chez elle, un attrait évident pour la médiation : "Mon travail me permet de lever les inhibitions que peuvent avoir les gens qui n'ont pas fait d'études scientifiques. Je comprends le vocabulaire et, sinon, j'essaie d'y remédier. La physique quantique ne me fait pas peur, au contraire, elle m'amuse. Même chose pour l'astrophysique. La science n'est pas un truc à part, réservé à l'élite ou à des geeks. Elle est accessible et utile pour maîtriser les enjeux d'aujourd'hui."
Diffuser à tous
la culture scientifique
Et cela s'adresse à tous. Et à toutes. Selon une étude de l'Institut des politiques publiques, les étudiantes ne représentent que 17 % des effectifs dans les filières maths, ingénierie et informatique et 35 % en sciences de la Terre et de la matière. "La science n'est pas excluante. Oui, quand on est une femme, on peut être physicienne ou généticienne, martèle Mathilde Fontez. On a des exemples de scientifiques visibles et engagées. Les choses bougent, mais il y a encore du chemin, et cela passe par la diffusion d'une culture scientifique dans la société."
C'est l'un des objectifs que s'est fixés la journaliste, avec le magazine Epsiloon.
Sur les épaules des géants, la science pour les Havrais
L'événement Sur les épaules des géants se déroule du jeudi 21 au samedi 23 septembre, au Havre.
Le festival scientifique Sur les épaules des géants revient du jeudi 21 au samedi 23 septembre, au Havre. Consacrée à l'infiniment grand et l'infiniment petit, il s'ouvrira par une projection au Sirius du documentaire "Big bang, l'appel des origines", de Dominique Regueme. De nombreux spectacles, conférences et rencontres sont au programme : surlesepaulesdesgeants.fr.
Ils seront là cette année
La manifestation accueillera nombre d'invités prestigieux. Pour n'en citer que quelques-uns : l'ex-spationaute et ambassadrice de l'Agence spatiale européenne (ESA) Claudie Haigneré, l'astrophysicien très actif sur les réseaux Éric Lagadec, Lucie Beck, directrice de recherche au Commissariat à l'énergie atomique (CEA), la paléoclimatologue Valérie Masson-Delmotte ou encore le chef étoilé Thierry Marx et la comédienne Constance Dollé.
Epsiloon, l'actualité scientifique par les anciens de Science et Vie
Epsiloon est un nouveau magazine, co-fondé par Mathilde Fontez.
Mathilde Fontez quitte en 2021 Science et Vie, deux ans après le rachat du titre par le groupe Reworld Media. Quelques mois après, elle cofonde Epsiloon et y retrouve une dizaine de ses anciens collègues. "Ne plus être au service de cette très belle institution qu'est Science et Vie nous a libérés. C'est génial de pouvoir réfléchir à un nouveau magazine qui doit trouver un lectorat."
L'actu éclairée par la science
L'une des nombreuses forces d'Epsiloon face à la profusion d'informations dans notre monde hyperconnecté : la rigueur journalistique. "Nous travaillons beaucoup et nous sommes extrêmement sincères dans notre manière de retranscrire l'information au lecteur, de manière fiable, pertinente et accessible, pour que chacun puisse comprendre le fondement scientifique des choses." Epsiloon séduit chaque mois 50 000 lecteurs.
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