Elle pilote la Ronceray et la Danièle-Laval, les deux bateaux de drague basés à Rouen. Un métier peu connu du grand public et peu commun pour une femme. D’ailleurs, Laëtitia Derans est la seule, en France, à l’exercer. Ses dragues sillonnent la Seine pour nettoyer certaines zones afin de les maintenir navigables. “Nous devons être capables de manœuvrer le navire, mais aussi d’apporter des corrections sur les cartes et de dispenser des soins médicaux. Nous sommes seuls à bord, il faut donc que nous soyons capables de nous débrouiller nous-mêmes.” De nombreuses compétences donc, qui ont exigé quatre ans d’école et deux à trois ans de navigation.
Faire un avec le bateau
“J’ai toujours voulu travailler dans les transports : ce sont des métiers où l’on peut marier les langues et les sciences.Ce que j’aime ici, c’est manœuvrer la drague. Cela peut paraître simple parce qu’il s’agit “seulement” de faire des marches avant-arrière mais cela demande beaucoup de concentration. La Danièle-Laval, par exemple, mesure 104 mètres de long : nous avons parfois peu de marge de manœuvre.” C’est donc un travail tout en finesse qui demande du doigté. “On ressent une manœuvre. Il y a une sorte de synergie entre le pilote et le bateau. Ce n’est pas un objet inerte : il vit. Nous disons, dans le métier, que la drague cherche l’eau quand elle suit le courant. Il faut savoir s’adapter à elle.”
A raison de cinq jours à bord pour cinq jours à terre, Laëtitia Deransi passe beaucoup de temps sur l’eau. “Ces bateaux sont mes outils de travail mais aussi un deuxième chez moi.” Que disent les marins qui affirmaient jadis qu’une femme sur un bateau portait malheur ? “La marine passe pour être macho mais je n’ai jamais eu de problème. Etant la seule femme à bord, mes collègues sont même assez attentionnés ! ”
Envie d'afficher votre publicité ?
Contactez-nousEnvie d'afficher votre publicité ?
Contactez-nous
L'espace des commentaires est ouvert aux inscrits.
Connectez-vous ou créez un compte pour pouvoir commenter cet article.