Quand on lui demande comment qualifier la petite école qu'elle dirige depuis 13 ans, en face de l'église de Montsort à Alençon, Kristell Chwieducik répond du tac au tac : "Nous sommes une famille !" De fait, l'atmosphère qui règne à l'école Sainte-Thérèse est à l'image de la maison de ville dans laquelle elle est installée, avec son parquet qui craque et sa cantine aux allures de salle à manger familiale. A l'image, aussi, de sa pétulante directrice qui, ce matin-là, accueille les élèves d'un tonique "Bonjour !", appelant chacun par son prénom.
"Un super esprit
d'entraide"
L'enseignement catholique, Kristell est tombée dedans quand elle était petite, aux côtés d'une maman directrice d'école dans la campagne ornaise : " Dans ces petites écoles rurales, c'est un peu à la bonne franquette : il y avait toujours un coup de main à donner. Elle nous emmenait aussi parfois aux rencontres conviviales avec ses confrères." Aujourd'hui, ça n'a pas changé : "Il y a toujours un super esprit d'entraide entre les établissements."
"C'est beau de permettre cette
rencontre entre des enfants
d'horizons sociaux différents"
A l'adolescence, la jeune fille fait partie de Varappe, un groupe de jeunes à la foi chevillée au corps, qui sillonne le département avec enthousiasme pour témoigner de sa foi chrétienne en musique et en spectacles. Une expérience "exceptionnelle" : "J'y ai découvert cette puissance de croire ensemble et la joie de transmettre le message de l'Évangile." C'est là aussi qu'elle rencontre, à 16 ans, celui qui deviendra son mari et le père de ses deux enfants, aujourd'hui adolescents.
Ces expériences de fraternité inspirent aujourd'hui Kristell : ici, les maîtresses – dont elle fait partie, puisqu'elle enseigne en CP trois jours par semaine – organisent de grandes parties de balle au prisonnier pendant les récrés et déjeunent ensemble tous les jours, se relayant pour surveiller la cantine. Les plus grands forment des binômes avec les plus petits pour les sorties scolaires et aident à coucher les enfants de maternelle à l'heure de la sieste. A la suite de la directrice précédente, et du fait de la proximité avec le Centre maternel départemental, la directrice tient à pouvoir accueillir des familles en difficulté : "Notre école veut être un rocher auquel ils savent qu'ils peuvent s'accrocher. C'est très beau de permettre cette rencontre entre tous ces enfants d'horizons sociaux différents."
Une nouvelle année aux couleurs des JO
En cette nouvelle année, la petite école Sainte-Thérèse, qui ne compte que six classes, s'emparera du thème des Jeux Olympiques.
Jeux Olympiques
En cette année olympique, de nombreuses animations sont prévues. À Sainte-Thérèse, on pratique déjà beaucoup l'éducation par le sport, notamment à travers des parties endiablées de balle au prisonnier pendant les récrés, pour lesquelles les maîtresses ne sont pas en reste : "Lors de leur soirée de fin d'année, on a même fait avec les CM2 de l'année dernière une partie de plusieurs heures. Ils ne voulaient plus s'arrêter !" Les JO seront une occasion de plus de partager "les valeurs de respect, d'entraide et de bienveillance", souligne Kristell Chwieducik.
Moyens
La conjoncture économique oblige l'école à être économe : " La directrice doit aussi gérer le débouchage de la gouttière ou la taille des arbres. Alors tout le monde s'y met et on s'entraide. Mais dans l'enseignement catholique, on a toujours fait attention aux dépenses, alors on a déjà l'habitude. "
Effectifs
La question est délicate dans l'Orne, où des classes sont parfois menacées de fermeture. Mais à Sainte-Thérèse, les effectifs se maintiennent encore cette année, avec 27 élèves en petite section et 153 élèves sur six classes.
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