Comment l'équipe du restaurant d'insertion Léo à table de Rouen se projette-t-elle dans le futur ? "Le restaurant d'insertion a été vandalisé et brûlé en partie dans la nuit du 29 au 30 juin dernier", confie Grégory Lamare, directeur d'Archimaide 76 et du restaurant Léo à table. Cet épisode s'inscrit dans le cadre des violences urbaines qui ont sévi après la mort de Nahel, 17 ans, le 27 juin dernier à Nanterre. Léo à table, c'est "un restaurant associatif qui a vocation d'insérer des demandeurs d'emploi dans des métiers de la salle et de la cuisine", indique-t-il. Mais depuis que le restaurant a brûlé, les équipes doivent aujourd'hui penser à l'après.
"C'était l'occasion de lancer une cagnotte solidaire"
"On a reçu tellement de soutien par rapport à ce qui s'est passé, parce que les gens connaissent le restaurant et aussi parce qu'il y avait une incompréhension sur le fait d'être un lieu social, d'aider les gens et d'être victime de ces actions", indique le directeur de la structure. "Beaucoup de gens nous ont demandé comment faire pour nous aider, mais c'est compliqué de mettre des personnes à contribution manuellement, donc on s'est dit que c'était l'occasion de lancer une cagnotte solidaire", poursuit-il. Elle a été mise en place mardi 11 juillet et, depuis, elle dépasse déjà les 1 000 euros. "On n'a pas mis de date de fin, pour permettre à chacun de pouvoir réagir selon leurs ressources", détaille Grégory Lamare. Le montant total a été limité à 200 000 euros, "ce qui peut paraître important, mais on se rend compte que reconstruire un restaurant coûte cher". En effet, l'investissement initial était de 400 000 euros. Cette cagnotte "peut compenser une partie des réparations parce que, même avec l'aide de l'assurance, ça ne nous permettra jamais d'arriver à la somme dont on a besoin". Un hashtag a aussi été créé, "pour permettre aux gens de continuer d'exprimer leur soutien sur les réseaux sociaux, #soutenirleoatablerouen".
Des futurs projets à venir
"À partir de septembre, on a des envies de redémarrer l'activité, même partiellement, en dehors du restaurant pour protéger les emplois, donc en fonction de la cagnotte", précise Grégory Lamare. "Comme on n'a plus de lieu de travail ni d'outils de production, on aimerait déjà trouver une cuisine qui pourrait nous accueillir après le service, donc on est en train de rencontrer plusieurs partenaires, ajoute-t-il. L'objectif serait de pouvoir produire en fin de journée, mettre au froid la nuit et pouvoir en distribuer une partie en livraison, parce qu'on a préservé notre véhicule, et pourquoi pas distribuer nos plats à côté du restaurant, au niveau du jardin d'Eden." L'équipe de Léo à table réfléchit aussi à un autre projet, acheter un food truck.
• Lire aussi. Emeutes à Rouen. Le restaurant Léo à table ravagé : "La tristesse, je n'ai que ça comme mot"
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Comment appelle-t-on ceux qui, pour je ne sais quelle raison, ont détruit ce lieu d'utilité publique ?
A minima des délinquants, des lâches. Poliment, des imbéciles.