Comment se démarquer quand on veut devenir chambre d'hôte ? Pour tous ces particuliers, c'est en sortant de l'ordinaire qu'ils souhaitent attirer des touristes, mais aussi des locaux. "Nous voulons offrir à nos clients la possibilité de sortir de leur quotidien. Je dis souvent que nous sommes des créateurs de souvenirs", lance Charline Bayeux, détentrice d'un studio viking et d'un autre décoré sur le thème du D-Day en plein cœur de Caen. Les habitants du coin n'hésitent pas à venir chez elle, avec la volonté de s'imprégner de leur histoire.
Cabane ou tonneau ?
Lancée à plein temps dans son activité, Charline Bayeux est une consommatrice de logements insolites, citant pêle-mêle les yourtes ou cabanes. Peut-être a-t-elle déjà séjourné chez Paul Debray à Verson ? Le père de ce dernier avait un rêve d'enfant : posséder une cabane dans un arbre. "Il n'y avait rien de commercial dans ce projet. À la base, on a construit le logement uniquement pour nous", explique celui qui gère désormais la location, en plus de son activité professionnelle.
Des proches l'ont incité à se lancer, chose qu'il ne regrette absolument pas. "Il n'y a rien de plus rentable, ça permet d'amortir les frais", apprécie-t-il, ayant déjà reçu des clients chinois ou même américains dans sa petite cabane, alors qu'une deuxième a été construite récemment pour que des familles plus nombreuses puissent séjourner en haut de son étang. "Pendant la règle des dix kilomètres à l'époque de la Covid, j'ai reçu un nombre fou de Caennais qui venaient 'en vacances'." Emma Hubert voulait, elle, pousser le bouchon encore plus loin. Une cabane, ce n'est pas encore assez original. Alors, elle s'en est allée acheter un tonneau appartenant à la cidrerie de Pont-l'Évêque. À la sueur de son front, et de celui de son père menuisier, elle a eu besoin de six mois à plein temps pour aménager le tout. "Ça sentait vraiment fort avant les travaux", blague Emma Hubert, qui s'est renseignée sur l'histoire de son tonneau, visiblement centenaire et en provenance de Nancy. Installée sur le domaine de ses parents à Litteau, près de la Manche, elle accueille elle aussi régulièrement des clients de l'agglomération caennaise. "Ils trouvent le concept sympa et apprécient le cadre de la campagne, avec tous nos animaux." Et alors que sa chambre d'hôte est encore toute récente, cette femme de 29 ans a déjà une nouvelle idée : se procurer un avion pour en faire une autre chambre ! Vous l'aurez compris, il n'est pas toujours nécessaire d'aligner les kilomètres pour passer un week-end dépaysant. Regardez près de chez vous !
Une nuit dans une yourte importée de Mongolie
Les yourtes sont à la mode, mais celle-ci respecte la tradition de ce pays asiatique. Elle est située tout proche des plages d'Omaha Beach, à Surrain.
Placé sous les pommiers, puisqu'il fallait bien un peu de Normandie, le logement comporte des meubles, bibelots et vêtements traditionnels mongols. Avec ses 6,60 mètres de diamètre et ses 34 m2, elle peut accueillir jusqu'à cinq personnes. Une belle occasion pour une famille de déconnecter et de se retrouver tous ensemble, en vivant dans la même pièce. L'endroit est adapté à ceux qui ne supportent pas les températures élevées de l'été, puisqu'il y fait plus frais. L'hiver, c'est un poêle à bois qui vient réchauffer l'atmosphère.
Le studio D-Day, vivre à l'ancien temps
Ce logement est aménagé par la même propriétaire que le studio viking. Un autre versant de l'histoire caennaise est évoqué, avec la Seconde Guerre mondiale.
"Pas question d'être glauque avec la lourdeur de la guerre, nous avons reconstitué un logement du début des années 50, avec des pièces d'époque ou des reproductions", déclare Charline Bayeux. Elle a dû chiner dans les ressourceries ou chez des antiquaires pour trouver ses objets, mais aussi chez sa grand-mère ! À retrouver : des pièces en émail dans la cuisine, des pots, de vieux meubles, mais aussi des livres d'auteurs normands retraçant l'histoire, des copies de lettres écrites par des soldats ou des jeux de société d'époque.
Deux cabanes perchées au-dessus d'un étang
Amateurs de pêche, ou à la recherche de tranquillité, ce lieu est fait pour vous. Proches de Caen, à Verson, ces cabanes permettent une véritable mise au vert.
Ces deux cabanes en bois surplombent un étang alimenté par l'Odon. Un lieu idéal pour lancer sa canne à pêche, en empruntant la barque mise à disposition. "Par contre, les poissons sont à relâcher, ils ne sont pas comestibles", précise Paul Debray, gérant des lieux. À l'intérieur, ce n'est pas le grand luxe, mais cela permet de proposer un prix attractif. "Les gens viennent trouver chez nous le calme de la nature", constate Paul Debray, qui doit jongler avec son métier et sa vie privée pour accueillir ses clients à quelques minutes de Caen.
Cinq chambres pour un dépaysement garanti
Il n'est pas toujours nécessaire de faire beaucoup de kilomètres pour changer de décor et s'aérer l'esprit le temps d'une nuit ou plus. Prenez votre voiture, ou votre vélo c'est encore mieux, et venez passer du bon temps dans ces cinq logements originaux, qui vous permettront de vous évader du train-train quotidien.
Prendre le petit-déjeuner sur un blockhaus
À Colleville-Montgomery, Marie Duteil est propriétaire d'un vestige de la guerre.
Elle en a aménagé le toit pour en faire
une terrasse avec vue sur la mer.
En voilà un drôle d'endroit où profiter de la vue. Habitant une maison accolée au blockhaus où son mari avait l'habitude de jouer enfant, Marie Duteil voulait initialement aménager l'intérieur pour y installer sa chambre d'hôte. "Mais cela pouvait poser des problèmes techniques et les coûts risquaient d'exploser. On parle de mur en béton armé de plus d'un mètre d'épaisseur…", précise-t-elle. Alors, la chambre est au sein de sa maison, mais elle propose toujours à chacun de visiter son blockhaus, servant de garage. "À la vue des impacts de balles et d'obus, 99 % des femmes sont bien contentes de ne pas y dormir !, s'amuse la propriétaire. Les hommes, eux, ça ne les dérange pas." Le petit plus, pouvoir se poser sur la terrasse aménagée au-dessus du blockhaus. "Mais les touristes n'y passent pas tant de temps, ils préfèrent aller directement sur la plage. Ce sont surtout les plus jeunes qui y restent. Je pense que c'est lié à Instagram", sourit Marie Duteil.
Impliquée dans son affaire, puisqu'elle va jusqu'à tester chaque année les restaurants qu'elle suggère ou bien à faire sa propre confiture, Marie Duteil vient de s'accorder une petite pause de quelques jours, avant d'afficher complet durant la saison estivale. "J'ai déjà de la demande pour 2024, se réjouit la locatrice. Je pourrais louer ma chambre 50 fois pendant les commémorations du 80e anniversaire du D-Day si je le voulais !"
Le studio viking, pour les férus de notre histoire
En plein Caen, Charline Bayeux a aménagé un studio sur l'univers des vikings. De quoi proposer une véritable immersion dans l'histoire de nos ancêtres.
Des chaises en peau de mouton et de vaches, une tête de taureau au-dessus du lit, de la vaisselle à l'image de ce que pouvaient faire les peuples nordiques… Tout est pensé pour se plonger dans l'univers des vikings. "Nous proposons une véritable expérience, pas uniquement décorative, avec des livres en lien, des jeux de société, ou même de la bière viking qui provient de Ranville", explique Charline Bayeux. Et selon elle, "les mordus du sujet sont prêts à faire de la route", même si beaucoup viennent du secteur caennais.
Quelques chiffres sur ces chambres d'hôtes
La majorité d'entre elles sont à retrouver dans le Bessin ou dans le pays d'Auge.
686
C'est le nombre de chambres d'hôtes proposées dans le Calvados en 2020. Elles représentent en tout 1 943 lits, dont seulement 151 sont présents dans l'agglomération caennaise.
300 000
En euros, il s'agit de l'investissement de Charline Bayeux pour proposer des studios thématiques. Elle possède en tout trois univers différents, et envisage déjà d'en réaliser un quatrième, autour de l'écologie. À titre de comparaison, Emma Hubert a, elle, investi la somme de 15 000 € pour construire son logement insolite.
36 880
C'est en litres la capacité du tonneau d'Emma Hubert à Litteau. À vide, il pèse tout de même 3,5 tonnes, et une grue aura été nécessaire pour l'installer, alors qu'il a fallu le démonter lors du transport.
7
Une personne a réservé la cabane de Paul Debray pour sept jours de suite. Il va falloir qu'elle prévoie de l'équipement nécessaire, car l'intérieur est très archaïque, sans la présence d'eau courante notamment.
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